Lancez le jingle !
Interview vampire ! Le nécrophage en blazer, le revenant sous perfusion de cadavres variétoches, le ventriloque d’icônes trempées dans le formol algorithmique ! Post-pandémie, l’ex-inquisiteur salace du PAF revenait sur le service public après son éviction acrimonieuse des canaux bolloréens, avec un tête-à-tête d’outre-tombe face à une Dalida deepfakée. L’ex-pubard (y compris au service de Libé) n’a jamais manqué d’idées, plus ou moins douteuses, du slogan «Chaussée aux moines» aux pugilats hertziens du samedi soir. Mais le dernier concept made in Ardisson, intitulé «Hôtel du temps», n’a pas enflammé l’audimat, poussant le confesseur post-mortem à repousser le deuxième épisode dédié à Gabin et à chercher un squelette plus bankable. Voilà donc Coluche ressuscité cette semaine. Proie juteuse.
Notre Dracula nous attend tôt le matin dans le bar aussi tamisé qu’une grotte du Meurice, où il tourne l’émission. Musique classique en sourdine, tutoiement de rigueur, on trinque à l’eau. «Jamais boire avant le coucher du soleil, c’est le secret !», intime le noctambule, qui déroule illico. «J’ai toujours aimé interviewer les morts !» (cf. dates) A l’époque, une perruque sur un comédien faisait l’affaire. «Mais c’était un peu music-hall…» Alors, vive la post-vérité pixélisée, d’autant plus, que, à l’entendre, les vraies stars d’aujourd’hui, ce sont les étoiles mortes. Tout est fade pour celui qui s’est coltiné Gainsbourg à trois grammes et a joué en plateau au proxo pour Brad Pitt («you want sex for tonight ? Drugs ?»). Et puis, aujourd’hui, «on ne peut plus rien dire». La sentence tombe en cinq minutes, mais on a évité «Coluche serait en prison». En sus, question promo, «les Américains viennent plus». S’il avait encore un talk-show, il serait au chômage technique.
👉 L'intégralité du portrait par Guillaume Gendron est à lire dans l'appli Libé
📷 @audoin_desforges
📺 «Hôtel du Temps : l’aventure continue – Coluche» est diffusé ce vendredi à 21h10 sur @france3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage