mercredi 28 juin 2023

Sophie Lavaud une femme ordinaire sur tous les toits du monde

 


« Sommet ! » Préenregistrées avant l’entame de l’ascension du dernier géant himalayen qui manquait à sa collection, ces six lettres se sont envolées du mini-téléphone satellite de Sophie Lavaud, lundi 26 juin, à 6 h 15 (heure de Paris), depuis la cime du Nanga Parbat (8 126 mètres d’altitude), au Pakistan. Devant son bol de thé, en Haute-Savoie, Christine Lamarche, la fidèle amie de l’alpiniste de 55 ans, chargée de distiller les nouvelles de ses ascensions, les a accueillies avec soulagement.

« Sommet. » Ce mot tout simple introduit Sophie Lavaud dans les annales de l’himalayisme. Elle est désormais la première ascensionniste française, tous genres confondus, la première Suissesse et la première Canadienne, à avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres que compte la planète : un « club » de quelques dizaines de personnes, dont seulement six femmes (et même uniquement trois, selon des experts qui contestent la validité de certaines ascensions effectuées jusqu’à l’antécime des sommets).

Patauds comme des cosmonautes dans leurs combinaisons de duvet, Sophie Lavaud et le Népalais Dawa Sangay Sherpa, qui lui a ouvert la voie sur la plupart des sommets himalayens ces dernières années, se sont à coup sûr étreints, en larmes. Et, par – 18 °C et dans 50 km/h de vent d’ouest, elle a dû bredouiller d’une joie incrédule, face à la caméra de François Damilano. Depuis leur rencontre au Cho Oyu (8 201 m), en 2012, le cinéaste et guide chamoniard a filmé Sophie Lavaud sur les flancs de l’Everest (8 848 m), en 2014, puis sur ceux du redouté K2 (8 611 m), en 2016. Et il n’aurait manqué pour rien au monde la « dernière marche » de cette quête entamée il y a onze ans.

Photo : Sophie Lavaud au Nanga Parbat (Pakistan), en juillet 2022. 

Dawa Sangay Sherpa

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