Dans ce cinquième opus, James Mangold lance l’archéologue à la quête d’un énième graal. Un film trépidant qui aborde les questions de l’âge, de l’obsolescence et du lâcher-prise, dans un contexte où tout doit survivre à tout prix et tourner pour toujours à plein régime, où le passé est sans cesse loué, révéré, ravaudé, étendu, augmenté, maintenu en vie coûte que coûte, à grands coups de soins palliatifs (exemple récent le plus flagrant : Tom Cruise, imputrescible et ignifugeable, défiant les lois les plus élémentaires, dans «Top Gun : Maverick» et le 12 juillet dans «Mission impossible : Dead Reckoning»).
Avec ce film, James Mangold n’accompagne pas seulement de la manière la plus digne et élégante possible le personnage d’Indiana Jones vers la sortie, il prend aussi le «grand film populaire américain» par les épaules, fermement mais sans agressivité, avec un doigt de tendresse même, pour lui dire qu’il serait peut-être enfin temps de passer à autre chose.
Ce n’est pas la première fois qu’il se risque à de tels conseils («Logan» allait déjà, un peu plus timidement, dans ce sens) et ce ne sera sans doute pas la dernière (il doit réaliser un des prochains films de la saga «Star Wars, Dawn of the Jedi», dont la sortie est prévue fin 2025). Mais il ne l’a jamais fait avec une telle adresse et une telle force de persuasion.
👉 L'intégralité de la critique de Lelo Jimmy Batista est à lire dans l'appli Libé
📷 Lucasfilm Ltd
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