Il pleut sur le Festival de Cannes, et sur la cabane sous laquelle Harrison Ford prend son petit déjeuner.
Le comédien inspecte la solidité de la structure : « Ça tient », marmonne-t-il dans son café, qu’il recrachera peu après, avec une pointe de dégoût. A ses débuts, il fut aussi menuisier – c’est en l’observant bricoler sa maison que George Lucas décida de lui confier son premier rôle marquant, dans American Graffiti (1973), avant que la saga Star Wars ne propulse sa carrière dans une autre galaxie.
Nous voilà, pour notre part, propulsés à Antibes (Alpes-Maritimes), dans les jardins détrempés de l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, où la promotion d’Indiana Jones et le cadran de la destinée a planté ses piquets. Réalisé par l’un des plus fins horlogers de la machinerie hollywoodienne, James Mangold, le cinquième volet des aventures de l’archéologue est présenté hors compétition sur la Croisette, un bon mois avant sa sortie dans les salles françaises, mercredi 28 juin.
Il s’agit, pour le dire brièvement, d’une odyssée temporelle : le film enjambe les époques à grand renfort d’effets spéciaux, avec une prédilection pour la fin des années 1960, qui voient l’âge avancé du protagoniste se heurter aux turbines assourdissantes de la modernité. Fouet en berne, feutre fatigué, le professeur Jones n’en mène pas large. « Mon personnage est embourbé dans le passé, décrit Harrison Ford, d’une voix calme et caverneuse. Pas dans le passé archéologique, mais dans son propre passé. Il est comme endormi au volant, découragé, désillusionné : il a perdu son fils, il est train de perdre sa femme, il perd intérêt à la vie.
A l’université, il essaie de transmettre sa passion à des jeunes qui s’en désintéressent. Eux se projettent dans le futur, sans regarder en arrière. »
Photo : @sharrock.chloe MYOP #pourlemonde
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