Le 11 avril, une camionnette blanche s’est arrêtée dans les collines de Lesbos qui surplombent la mer. Des hommes masqués y ont fait monter de force douze personnes : deux mères somaliennes, leurs enfants, et deux jeunes venus d’Ethiopie et d’Erythrée. Le groupe a rapidement été conduit à un hors-bord, puis à la vedette 617 des gardes-côtes grecs. Le navire a fait route jusqu’à la limite des eaux territoriales, où les migrants ont purement et simplement été repoussés à la mer dans un canot de sauvetage sans moteur.
«Ils nous ont fait monter dans le radeau sans aucune pitié», a témoigné plus tard Naima Hassan Aden, contrainte de monter à bord avec son bébé de 6 mois dans les bras. Le groupe a dérivé pendant plus d’une heure avant que les gardes-côtes turcs ne les récupèrent. Filmée de bout en bout par un militant puis transmise au New York Times, la scène n’a probablement rien d’unique. Depuis le printemps 2020, de nombreux témoignages de migrants ont déjà fait état de ces pratiques, toujours balayées d’un revers de main par Athènes.
Dans les eaux territoriales grecques, les refoulements menés par les garde-côtes sont désormais des faits avérés. De multiples enquêtes les ont prouvés, documentés. L’éventail des mesures – illégales – inclut des sabotages de moteurs, l’entrave d’embarcations jusqu’à ce qu’elles se retrouvent à court de carburant, ou l’abandon de réfugiés sur des îlots déserts. Au-delà des moyens employés, ces refoulements (ou «pushback») sont en eux-mêmes contraires au droit international. Les Etats sont en théorie obligés d’accueillir les migrants le temps d’estimer leur besoin de protection et de leur offrir la possibilité de demander l’asile.
👉 L'intégralité de l'article de Nelly Didelot est à lire dans l'appli Libé
📷 Salih Baran / @anadoluagency via @afpphoto
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
vendredi 16 juin 2023
En Grèce une politique de refoulement sans limite
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