Voilà donc à quoi ressemble la dernière ligne de front de la guerre en Ukraine : des bancs au soleil où de jeunes couples sirotent des latte, des aires de jeux qui résonnent de cris d’enfants, des plates-bandes bien entretenues sur lesquelles des vieilles dames promènent leur chien à petits pas tranquilles.
Le numéro 98 de la rue des Syndicats, à une demi-heure en métro du centre de Moscou, forme un carré de tours typique des périphéries de la capitale russe, avec ses hautes constructions sans charme disposées le long d’interminables chaussées à six voies.
Mais, à l’abri des cours d’immeubles noyées de végétation, le bruit de la mégapole de 13 millions d’habitants parvient comme étouffé, sans parvenir à troubler la quiétude d’un début d’été.
C’est aussi à cette adresse, à l’aube du 30 mai, que s’est abattu un drone – le plus proche du centre-ville, parmi la vingtaine détruite ce jour-là. L’appareil a brisé les vitres d’un appartement du 16e étage avant de se figer dans le salon sans exploser et sans faire de victime.
C’est aussi à cette adresse, à l’aube du 30 mai, que s’est abattu un drone – le plus proche du centre-ville, parmi la vingtaine détruite ce jour-là. L’appareil a brisé les vitres d’un appartement du 16e étage avant de se figer dans le salon sans exploser et sans faire de victime.
« Les trois premiers jours, je n’ai pas cessé d’y penser, reconnaît Alexeï K., un riverain qui, en ce dimanche de début juin, regarde son fils jouer sur un agrès ultramoderne. Comment imposer ça au petit ? Et puis la crainte s’est estompée. Ça ne tombe jamais deux fois au même endroit, dit-on… »
Pendant des années, pour justifier petites et grosses avanies, les Russes n’ont cessé de répéter : « La stabilité avant tout » ou « Tant que nous n’avons pas la guerre… »
Pendant des années, pour justifier petites et grosses avanies, les Russes n’ont cessé de répéter : « La stabilité avant tout » ou « Tant que nous n’avons pas la guerre… »
Aujourd’hui, la stabilité gît au fond d’une tranchée ukrainienne et la guerre frappe à la fenêtre des Moscovites. Et pourtant les habitants de la capitale continuent de hausser les épaules.
Photo : @@mariaturchenkova #pourlemonde
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