Une chape de plomb s’abat sur l’Iran.
Alors que la date anniversaire de la mort de Mahsa (Jina) (le 16 septembre 2022) – point de départ d’un soulèvement d’ampleur contre la République islamique – semble encore lointaine, le régime, craignant d’ores et déjà de nouvelles manifestations, s’est engagé depuis quelques semaines dans une vague de répression. Celle-ci vise, en priorité, les symboles du mouvement qui avait fait trembler le régime, à commencer par l’abandon du foulard par une partie des femmes iraniennes.
Partout dans le pays, les propriétaires de voitures dans lesquelles se trouve une femme tête nue reçoivent l’ordre de se présenter à un poste de la police de la sécurité morale. La voiture est ensuite envoyée à la fourrière. Les femmes ainsi arrêtées sont contraintes de signer une lettre dans laquelle elles s’engagent à ne plus se déplacer sans foulard. En cas de récidive, elles encourent une peine de prison.
Le 14 juin, le porte-parole de la police iranienne, Saïd Montazerolmahdi, a annoncé que, depuis la mi-avril, deux mille voitures avaient été stoppées pour non-respect du port du hidjab par une femme à leur bord. Plus de trois cents personnes ont été arrêtées. La police des mœurs, chargée de faire respecter les lois vestimentaires en Iran, et dont les membres sont à l’origine de la mort de Mahsa Amini, n’est pourtant pas officiellement de retour dans les rues iraniennes ; les contrevenantes sont détectées par les caméras de surveillance du trafic ou par des agents en civil. Un SMS d’avertissement est ensuite envoyé au propriétaire de la voiture.
Photo : Des femmes marchent le long d’une peinture murale derrière laquelle apparaît un panneau d’affichage géant représentant le missile hypersonique Fattah, à Téhéran, le 7 juin 2023.
ATTA KENARE / AFP
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