Des ravages dont les âmes en peine du quartier de Kensington se trouvent tragiquement aux avant-postes.
Un expert vétérinaire cité par la Pittsburgh Post-Gazette estime que, pure, une demi-cuillère à café suffit à faire tituber un bestiau d’une demi-tonne.
Un expert vétérinaire cité par la Pittsburgh Post-Gazette estime que, pure, une demi-cuillère à café suffit à faire tituber un bestiau d’une demi-tonne.
L’adjonction de la xylazine au fentanyl, dont l’origine et les effets comptent encore beaucoup d’inconnues, assomme ceux qu’elle intoxique et rend les opérations de secours beaucoup plus ardues en cas d’overdose (n’étant pas un opioïde, elle ne répond pas à la naloxone, l’antidote de référence pour en inverser les effets).
La xylazine signe aussi ses ravages par l’apparition de lésions parfois vite très profondes sur les membres, dont le défaut de prise en charge et la nécrose accélérée conduisent à de fréquentes amputations.
C’est ce qui a achevé de décider Anthony, quinqua à l’élégance pâteuse, à décrocher via un programme de désintoxication à base de méthadone après de longues années de dérive dans le quartier :
«Le pire c’est ces trous dans la chair, comme rongée, brûlée jusqu’à l’os ! Après un mois et demi d’arrêt, je reprends un peu de poids, je vais mieux, mais mes plaies commencent à peine à guérir.» D’où l’un de ses surnoms de «zombie drug».
Mais dans les rues de Philadelphie, on dit plutôt «tranq», ou «tranq dope».
«C’était déjà épouvantable avant, et c’est devenu mille fois pire, de la folie. Ça sent la viande morte, tout le monde perd des bras, des jambes, des doigts», gémit Marion, tandis qu’elle remonte Kensington Avenue, pressée par on-ne-sait-quoi. Dans sa course sur quelques centaines de mètres, elle croise et passe sans un regard une suite de corps plus ou moins effondrés sur eux-mêmes, qu’ils gisent déjà au sol ou se tiennent encore, cassés en deux, sur leurs jambes hagardes, sursautant parfois, ou oscillant lentement à la lisière d’un état de stupeur chimique.
👉 Le reportage de Julien Gester est à lire dans l'appli Libé
📷 @jeffreystockbridge
«C’était déjà épouvantable avant, et c’est devenu mille fois pire, de la folie. Ça sent la viande morte, tout le monde perd des bras, des jambes, des doigts», gémit Marion, tandis qu’elle remonte Kensington Avenue, pressée par on-ne-sait-quoi. Dans sa course sur quelques centaines de mètres, elle croise et passe sans un regard une suite de corps plus ou moins effondrés sur eux-mêmes, qu’ils gisent déjà au sol ou se tiennent encore, cassés en deux, sur leurs jambes hagardes, sursautant parfois, ou oscillant lentement à la lisière d’un état de stupeur chimique.
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