lundi 5 juin 2023

Sarah Bernhardt au Petit Palais à Paris


Au Petit Palais, une exposition déroule le tapis rouge à Sarah Bernhardt. Première star parmi les stars, elle aura tout inventé, de sa gestion de l’image de véritable influenceuse à sa vie débridée et avant-gardiste.

Telle qu’on la découvre à Paris, l’opulente exposition est découpée en douze parties, dont certaines subdivisées. Mais nul doute que si la chronologie l’avait permis, d’autres chapitres auraient encore enrichi l’évocation : «Sarah Bernhardt et la conquête de l’espace», «Sarah Bernhardt, égérie du combat contre le réchauffement climatique», «Sarah Bernhardt vulgarise la biotechnologie des polymères», etc. Car l’idée est bien là, qui consiste, par-delà l’aura artistique connue et reconnue, à dérouler le tapis rouge devant celle qui, cent ans après sa disparation (1844-1923), doit incarner le culte de la diva indéboulonnable.

Un statut suprême que parachèverait une modernité telle que l’argumentaire n’hésite pas à en faire la première influenceuse de l’histoire – accointances avec la mode et la pub comprises – talent immense et facéties infinies (mêlant caractère de cochon, ego surdimensionné et gestion de l’image avant-gardiste), confondus dans une saga authentique : du rôle patriotique qu’elle tiendra durant la guerre franco-prussienne de 1870 (où, à défaut de prendre les armes, elle transformera le théâtre de l’Odéon en hôpital militaire, s’improvisant au passage infirmière au chevet des soldats blessés), à la création d’une sorte d’Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) à Belle-Ile. Une villégiature où elle aimait tant venir se reposer (comprendre entre autres : chasser, pêcher la crevette, cuisiner, lire des manuscrits, apprendre des rôles, faire de la musique, organiser des réceptions, jouer au tennis, peindre, sculpter…) dans un fortin où, une fois débarquée, on ne manquait pas en toute discrétion et modestie de hisser la bannière qui clamait sa devise : «Quand même !» – choisie dès l’âge de 9 ans, «après un saut formidable au-dessus d’un fossé».

L'article complet de Gilles Renault est à retrouver dans Libération ce week-end et sur l'app Libération

📷 Paul Nadar, BNF

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