Le déluge de roquettes sur le sud d’Israël (5 000 selon le Hamas, 2 500 selon l’armée israélienne) s’est abattu un peu avant 7 heures, rapidement suivi par une offensive terrestre et maritime sans précédent. L’attaque a été soudaine et massive. Des vedettes rapides des brigades Al-Qassam, branches armées du Hamas, sont allées à la confrontation avec les garde-côtes israéliens au nord de la bande de Gaza, pendant que des douzaines de militants s’introduisaient dans le territoire israélien - notamment à l’aide de parapentes motorisés, une vision totalement inédite et surréaliste. Tsahal, l’armée israélienne, a confirmé le fait. Sur les réseaux sociaux, des vidéos prises dans et autour de l’enclave ont fait le tour du pays, côté palestinien comme israélien. On y voit des scènes de liesse à Gaza autour de véhicules israéliens subtilisés dans les bases militaires. On y voit surtout des corps de militaires israéliens lynchés et traînés sans ménagement et de nombreux civils apeurés faits prisonniers.
Ce sont ces prises d’otages en particulier - encore en cours selon des habitants des villages israéliens inaccessibles - qui choquent, un butin humain sans précédent pour le mouvement islamique, une garantie de pouvoir négocier à son avantage avec l’Etat hébreu dont la doctrine veut qu’on ne laisse personne derrière. Selon Al-Arouri, chef du Hamas pour la Cisjordanie, basé au Liban, plusieurs officiers israéliens auraient aussi été pris en otages.
A Heletz, à 10 kilomètres au nord de la bande de Gaza, un barrage de police bloque le trafic. Des dizaines et des dizaines d’ambulances, sirènes hurlantes, sortent, en direction des hôpitaux, notamment de Tel Aviv. Dans l’autre sens, les transports de troupes sont massifs. Une batterie du «Dôme de fer», le bouclier antimissiles israélien, passe. Des douzaines de véhicules, notamment de civils venus tenter de prêter main-forte aux évacuations, se pressent au checkpoint. Les militaires les renvoient sans ménagement.
👉 L'intégralité du reportage de Nicolas Rouger est à lire dans l'appli Libé
📷 Tsafrir Abayov / @apnews
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