jeudi 12 octobre 2023

La violence sans filtre se déverse sur les réseaux sociaux

 

Partout autour de lui, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, voit les signes cliniques du stress post-traumatique se manifester chez ses proches. Des personnes l’appellent, très agitées, incapables de dormir, bouleversées par l’océan de vidéos barbares déferlant sur les réseaux sociaux auxquelles elles sont confrontées depuis le début de l’attaque du Hamas contre Israël. « Ils sont touchés par un trouble violent, leurs corps font écran à ces événements impensables, s’émeut-il. C’est une chose de savoir qu’une personne est morte, c’en est une autre de voir les images de son corps carbonisé sur Twitter [renommé X]. »
Lui se protège des images – « je n’ai pas vu les pires » – et tente de dissuader son entourage de les regarder. « Mais c’est difficile d’éloigner les enfants de ça », constate-t-il. Car à la violence intrinsèque des massacres du week-end des 7 et 8 octobre s’ajoute le volume massif des vidéos les documentant. « On n’a jamais vu d’attaque terroriste avec autant d’images disponibles, assure Philippe Corbé, le directeur des rédactions de BFM-TV. Des milliers de petits moments filmés nous arrivent dans tous les sens. »
Des cadavres de personnes âgées étendus devant un arrêt de bus ou de jeunes femmes abattues dans leur voiture, des berceaux ensanglantés, des corps d’enfants calcinés, des vidéos de blessés achevés à bout portant, des parents portant des nourrissons morts dans leurs bras au milieu de paysages bombardés : toutes ces scènes se déversent sans filtre sur Internet.
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Photo : Un Palestinien se prend en photo devant un char israélien détruit, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. 

STRINGER / REUTERS

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