Cent cinquante jours après le lancement de la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, les militaires et les analystes occidentaux font le même constat amer : l’armée de Kiev n’a que très peu progressé et, surtout, n’avance plus. « Malgré les efforts déterminés des forces armées ukrainiennes, cinq mois d’opérations offensives n’ont pas permis de percer les lignes de défense russes », observe Jack Watling, chercheur au centre de réflexion britannique Royal United Services Institute (RUSI), dans une note publiée le 19 octobre. « L’Ukraine conserve certaines options pour rendre le dispositif russe inconfortable, mais il est très peu probable qu’il y ait une percée (…) cette année », ajoute ce spécialiste du combat terrestre, qui table sur une poursuite du conflit en 2024, voire au-delà.
Lors du lancement de ses premiers assauts sur les lignes russes, le 4 juin, l’armée ukrainienne fondait pourtant de grands espoirs sur son opération. Durant tout le printemps, elle avait accumulé des hommes et du matériel pour enfoncer les défenses érigées par l’ennemi le long des quelque 1 000 kilomètres de la ligne de front. Douze brigades, regroupant environ 35 000 soldats, avaient été spécialement constituées pour la manœuvre, dont certaines dotées de blindés occidentaux modernes : des chars britanniques Challenger 2 et allemands Leopard 2, des véhicules de combat d’infanterie américains Bradley, des engins de reconnaissance français AMX-10 RC…
Photo : Un soldat ukrainien de la 65ᵉ brigade mécanisée dans une tranchée reprise aux forces russes, près du village de Robotyne, dans la région de Zaporijia (Ukraine), le 1ᵉʳ octobre 2023.
ROMAN PILIPEY / AFP
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