L’équilibrisme en diplomatie est un art bien difficile qui, pour être efficace, se transforme souvent en reniement de la parole donnée. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en sait quelque chose. Dans les jours qui ont suivi l’attaque brutale du Hamas contre Israël, le 7 octobre, le chef de l’Etat et sa formation au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), ont cherché à mesurer soigneusement leur soutien à la cause palestinienne tout en évitant d’abîmer leurs relations avec les autorités israéliennes, avec lesquelles la Turquie s’est engagée dans un processus de normalisation depuis à peine quelques mois. A la fin septembre, à New York, l’homme fort d’Ankara avait pour la première fois rencontré le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, après plus de dix ans de tensions.
Au lendemain de l’offensive, Recep Tayyip Erdogan, qui entretient des contacts étroits avec les dirigeants politiques du Hamas, a d’abord et étonnamment retenu ses coups, adoptant le ton de la désescalade. Il a répété ce qu’il avait dit à plusieurs reprises : « La priorité pour la paix et la stabilité de toute la région est la création d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale à l’intérieur des frontières de 1967, sur la base des critères de l’ONU. » Et formulé une critique ciblée contre les Etats-Unis et leur décision d’envoyer deux porte-avions dans les eaux du Moyen-Orient. « Que venez-vous faire ici ? », a-t-il tancé.
Photo : Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, tient une pancarte montrant l’évolution des terres d’Israël et de Palestine, à la Grande Assemblée nationale turque, à Ankara, le 11 octobre 2023.
ADEM ALTAN / AFP
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