Quelques rares commerçants tiennent encore les rues parsemées de la ville, normalement bondées de villageois chrétiens et musulmans des terres alentour. La plupart des boutiques de souvenirs ont tiré le store, fermé les volets. On croise quelques hommes oisifs, assis à l’ombre d’un bougainvillier ou sur la terrasse d’un café. Ils observent l’horizon pour oublier que le leur est flou. Les collines que les colons ont dévorées par étapes, de haut en bas, la grille collée aux vieux villages qui résistent encore péniblement. «On ne peut plus rien faire, on ne peut plus sortir, on ne peut plus travailler, bientôt on ne pourra plus manger», s’indigne un guide touristique entouré de collègues qui préfèrent taire leurs noms. Tous attendent le retour à la normale : la réouverture formelle des check-points, dont le principal vers Jérusalem a ses portes presque constamment closes. Le retour des permis de travail aussi, pour aller gratter quelques dollars sur les pavés de la Ville Sainte. Et oublier cette guerre, même si l’on sait que c’est impossible puisqu’elle «dure depuis toujours».
Photo : Dans le centre-ville historique de Bethléem
✍️ Benjamin Delille
📷 Rafael Yaghobzadeh
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