Le Norvégien Jon Fosse reçoit le prix Nobel de littérature 2023.Mathieu Lindon écrivait ceci à son sujet, en 2021 dans Libération :
Jon Fosse est plus connu en France comme dramaturge mais le Norvégien, né en 1959, est aussi un romancier (principalement traduit chez Circé) dont Bourgois publie aujourd’hui le premier des trois volumes d’une œuvre majeure, l’Autre Nom, sous-titré Septologie I-II. Le narrateur est un peintre que ses cheveux aident dans son art. «Et je me vois debout face à l’image avec ses deux traits, un marron et violet» sont les premiers mots de Septologie I et «à peu près» de Septologie II. Il s’appelle Asle. Septologie I commence le lundi et Septologie II le mardi. Entretemps, Asle est passé voir un autre peintre qui s’appelle aussi Asle. Asle le narrateur est veuf d’une femme dont le prénom est Ales, et son voisin le pêcheur, qu’il n’a jamais aimé «mais aussi étrange que cela puisse paraître c’est précisément à cause de ça que je l’aime bien», ce voisin est nommé Asleik. «L’autre nom», c’est aussi le même nom, c’est l’autre.
La lumière, la peinture sont au cœur du roman «car c’étaient les ombres que je peignais, l’obscurité dans toute cette lumière, la lumière véritable, la lumière invisible». Et l’autre Asle, celui qu’il faudrait «emmener dans la vie pour qu’il revive», ce que celui-là veut c’est «disparaître dans la mer, c’est le faire dans cette lumière qui brille parfois de l’obscurité, quand l’obscurité est devenue une opacité». Dans le clair-obscur est le titre de l’essai de Leif Zern sur le théâtre de Jon Fosse que l’Arche, l’éditeur du dramaturge, a publié en 2008. Mais il n’y a pas que la peinture et le théâtre : «et je pense que c’est pareil avec l’écriture que j’aime lire, ce qui importe n’est pas ce qu’elle dit littéralement au sujet de ceci ou de cela mais quelque chose d’autre, quelque chose qui parle silencieusement dans et derrière les lignes et les phrases».
📷 Berg-Rusten, Ole / NTB via AFP
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