C’est la voix usée par trente-six jours de grève de la faim que Thomas Brail a fait part de sa décision. « Je vais entrer en grève de la soif lundi à 14 heures », a déclaré, mercredi 4 octobre en début de soirée, à Toulouse, le militant engagé contre le projet d’autoroute devant relier Castres à Toulouse, l’A69, devant quelques centaines de soutiens. « Je suis usé, fatigué de me battre, j’ai un petit garçon qui a 6 ans, je n’ai nullement envie de mourir, mais je lance un ultimatum à nos dirigeants. On verra s’ils vont laisser mourir quelqu’un aujourd’hui », a expliqué cet homme de 48 ans, qui a occupé un platane devant le ministère de la transition écologique et la cohésion des territoires, à Paris, pendant dix jours, avant de s’en faire déloger par la police, le 24 septembre.
A sa suite, ils sont plusieurs, engagés dans ce combat, à avoir annoncé vouloir entamer des grèves de la soif. Une quinzaine de militants font la grève de la faim à Toulouse et dans d’autres villes, et même au Burkina Faso, où des membres du Groupe national de surveillance des arbres ont rejoint le mouvement créé par Thomas Brail en 2019.
Vieux de quasi trente ans, le projet prévoit la transformation de l’actuelle N 126 en autoroute à péages, au tarif de 17 euros l’aller-retour sur 53 kilomètres reliant Castres à Toulouse, une concession étant accordée à la société Atosca pour une mise en service en 2025. Le coût est évalué à 450 millions d’euros, dont 23 millions sont assumés par les finances publiques.
Photo : Christian Bellavia/SIPA
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