dimanche 14 avril 2024

L'humoriste Waly Dia et la philosophe Olivia Gazalé

 

Il joue à guichets fermés son spectacle Une heure à tuer, satire féroce du pouvoir, des machos, des racistes et des homophobes. Elle publie le Paradoxe du rire. Et si ce n’était pas toujours drôle ? (éditions Seghers), une somme impressionnante de réflexions sur l’humour à travers les âges et les registres. A l’heure où une blague peut déclencher des polémiques jusqu’au sommet de l’Etat, nous avons réuni l’humoriste Waly Dia, également chroniqueur du Grand Dimanche soir sur France Inter, et la philosophe Olivia Gazalé, cofondatrice des Mardis de la philo, pour mesurer l’étendue du pouvoir de l’humour.
Les humoristes devraient-ils s’imposer des limites, et si oui, lesquelles ? Comment rire ensemble avec les réseaux sociaux ? En novembre dernier, Guillaume Meurice déclenchait une tempête médiatique après avoir qualifié le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de «nazi sans prépuce» sur France Inter. Sanctionné par la direction de Radio France, convoqué par la police judiciaire, il en a fait le récit dans un livre, Dans l’oreille du cyclone (Seuil). Récemment, Coco, la dessinatrice de Libé, qui vit sous protection rapprochée depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015, a reçu des menaces de mort après la publication d’un dessin sur Gaza. «Un dessin (que j’assume parfaitement !) qui souligne le désespoir des Palestiniens, dénonce la famine à Gaza et moque aussi l’absurdité de la religion», écrivait-elle sur X.
Dans cette discussion, Olivia Gazalé et Waly Dia esquissent une «éthique de l’humour», où son caractère foncièrement immoral se heurte aux préoccupations de l’époque. A moins que ce n’ait toujours été le cas ?

✍️ Anastasia Vécrin et Adrien Naselli

📸 Manuel Braun/Libération

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