dimanche 7 avril 2024

Hervé Berville : "On a longtemps entretenu la confusion entre bourreaux et victimes"

 

C’est un moment forcément très «particulier» pour Hervé Berville le secrétaire d’Etat français chargé de la Mer et de la Biodiversité. Agé de 34 ans, il en avait 4 lorsqu’il a été évacué de son orphelinat rwandais par des soldats français, aux premiers jours du génocide au Rwanda, en avril 1994. Depuis Kigali, où il se trouve en compagnie du ministre des Affaires étrangères pour participer aux commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsis, qui ont débuté ce dimanche, Hervé Berville a répondu aux questions de @liberationfr.
💬 «Le Président a eu des paroles et des actes forts qui nous ont permis de sortir du déni collectif sur le rôle de la France au côté du régime qui va conduire au génocide. Le président Sarkozy a été le premier à prononcer des mots importants. Mais Emmanuel Macron a eu le courage de lancer un véritable travail d’histoire, de mémoire et de justice. C’était fondamental pour sortir de la confusion alimentée par certains responsables français de l’époque. Il fallait pouvoir s’appuyer sur des faits avérés, documentés, recoupés. C’est tout le travail qu’a fait la commission d’historiens présidée par Vincent Duclert, à la demande du président à partir de 2019. Quand on est arrivé au pouvoir en 2017, il n’y avait même plus d’ambassadeur de France à Kigali. La plupart des archives restaient inaccessibles aux historiens ou aux journalistes. Et une partie de la classe politique française, voire des spécialistes de la région, suggérait qu’au fond les Tutsis avaient une part de responsabilité dans ce génocide qu’on qualifiait alors de génocide «rwandais». On entretenait la confusion entre les bourreaux et les victimes. On était dans une situation où la France officielle persistait dans son aveuglement, refusait de regarder la vérité en face. Une des décisions fondamentales de 2019 fut aussi de rendre obligatoire l’enseignement du génocide des Tutsis en classe de terminale. Ce génocide doit être au cœur de la mémoire collective française.»

👉 L'intégralité de l'interview par Maria Malagardis est à lire dans l'appli Libé


📷 @denisallard

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