Valeureux peuple d’Iran, je suis Narges Mohammadi. Vous entendez ma voix depuis le quartier des femmes de la prison d’Evin. Ma carte d’appel téléphonique a été désactivée il y a cinq mois par l’administration pénitentiaire, ce qui me contraint à utiliser celle que possède ma codétenue, Sepideh Gholian.
Il y a une heure, une jeune femme nommée Dina Ghalibaf a été conduite dans la cour du quartier des femmes de la prison d’Evin, le corps couvert d’hématomes, après avoir été agressée sexuellement.
Pendant des années, nous avons été témoins des agressions, des abus sexuels et des passages à tabac de nombreuses femmes de tout le pays de la part d’agents du gouvernement. Cependant, aujourd’hui, la République islamique – qui ne se trouve pas en position de force, mais de fébrilité – mène, en désespoir de cause, une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes, et ce, dans toutes les rues d’Iran.
Pour mettre fin à cette guerre impitoyable et contraindre la République islamique à battre en retraite, il existe deux scénarios. Soit nous, femmes d’Iran, sommes contraintes de nous battre seules, auquel cas nous continuerons de payer un lourd tribut pour notre liberté : en l’occurrence, la mort assurée. Soit le peuple iranien tout entier, et les peuples du monde à sa suite, se bat à nos côtés et nous aide ainsi à lutter tout en préservant nos vies.
Photo : Photo non datée de Narges Mohammadi, fournie par sa famille. AFP PHOTO / NARGES MOHAMMADI FOUNDAT
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
mercredi 24 avril 2024
"La république islamique mène une guerre à grande échelle à l'encontre de toutes les femmes"
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