vendredi 26 avril 2024

Le lourd tribut environnemental d'Okinawa à la présence militaire américaine

 

Un paradis de nature préservée, riche en espèces en voie de disparition. C’est ce que pensait trouver Akino Miyagi, entomologiste spécialisée dans les papillons, lorsque, en 2016, 4 000 hectares de la jungle de Yanbaru, dans le nord de l’île principale d’Okinawa, où est située la plus grande zone d’entraînement de l’armée américaine sur place – le Jungle Warfare Training Center –, ont été restitués aux autorités locales.
En réalité, elle fut horrifiée par ce qu’elle découvrit : douilles de balles d’armes automatiques et d’obus, cartouches et grenades non utilisées, haies de barbelés, parachutes en lambeaux accrochés à des branches d’arbres, canettes et bouteilles en plastique… D’entomologiste, Akino Miyagi s’est transformée en militante très déterminée. A plusieurs reprises, elle a été arrêtée pour avoir lancé aux pieds d’hommes politiques venus de Tokyo des volées de douilles ramassées dans la zone rétrocédée par les Américains : « Voilà ce que vous laissez faire ! »
Aux termes de l’accord sur le statut des bases militaires, l’armée américaine n’a pas à rendre dans leur état originel les terrains qu’elle a utilisés. C’est au ministère de la défense japonais de nettoyer la jungle de Yanbaru. En 2023, il avait déjà récupéré 15 000 douilles et 8 tonnes d’explosifs. Tokyo ambitionne même de faire inscrire la jungle au Patrimoine mondial naturel de l’Unesco, ce qui risque de prendre du temps.

Photo : Des avions décollant de la base aérienne du corps des marines américains de Futenma, dans la ville de Ginowan, préfecture d’Okinawa (Japon), le 23 août 2022. PHILIP FONG / AFP

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