Les précédents des Jeux olympiques (JO) de Vancouver, en 2010, ou d’Atlanta, en 1996, ont marqué les esprits. Des amendes pour ceux qui faisaient la manche, des distributions alimentaires éloignées de plusieurs kilomètres, une loi pour le déplacement forcé des SDF… Il n’était pas question de laisser les sans-abri gâcher l’image des JO. Les Jeux de Paris 2024 seront-ils, eux aussi, l’occasion d’un nettoyage social, consistant à disperser, éloigner, invisibiliser les personnes à la rue sans leur proposer d’hébergement durable ?
Le 3 avril, la Préfecture de police a fait évacuer une centaine de personnes sans papiers – essentiellement des familles avec enfants – de la place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris. Un car avait été affrété pour les héberger dans un sas régional, à Besançon. Seule une minorité a accepté d’y être transférée. Deux jours plus tard, les familles, revenues sur place, ont été de nouveau chassées.
Les mêmes soirs, des opérations étaient menées par les forces de l’ordre pour déloger des campements de mineurs isolés le long des berges de la Seine, les empêchant de se réfugier plus loin. Ils sont, entre-temps, partis occuper la Maison des métallos, dans le 11e arrondissement. « On a plein de situations isolées de migrants qui se font déloger ces derniers temps, sans qu’aucune solution ne leur soit proposée », s’alarme Nikolaï Posner, porte-parole d’Utopia 56.
Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
dimanche 14 avril 2024
Avant les JO de Paris les associations dénoncent un "nettoyage social"
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