Donald Trump a dû passer la nuit dans son pied à terre palatial de Trump Tower pour pouvoir comparaître à l’heure devant un tribunal de Manhattan, arrivant lundi dans un convoi de limousines et de gyrophares dignes d’un chef d’Etat en exercice. Ce chaos matinal évoquerait une routine, après les trois poursuites civiles intentées à New York contre l’ancien président, mais le procès qui s’est ouvert ce 15 avril déroge à tous les précédents historiques. Pour la première fois depuis la fondation des Etats-Unis, un ancien occupant de la Maison Blanche comparait devant un tribunal pénal, pour répondre de 34 chefs d’accusations de falsification de ses comptes destinés à masquer, juste avant son élection en 2016, un paiement total de 130 000 dollars à une actrice de film porno, Stormy Daniels, en échange du silence de cette dernière sur leur liaison en 2006.
A peine sorti de sa Lincoln blindée, entouré de ses gorilles du Secret Service après son passage sous le portique de sécurité du tribunal de Center Street, le prévenu a repris son antienne victimaire, bafouant devant la presse «une persécution politique», une affaire qui, à l’entendre, n’aurait jamais dû être poursuivie, et une «attaque contre l’Amérique, un pays qui s’effondre». «Voilà pourquoi je suis fier, je suis honoré d’être ici», a-t-il prétendu.
Visage figé, arc-bouté, comme à son habitude dans les prétoires, sur la table de la défense, Trump, échangeant des notes fréquentes et des signes de connivence avec le chef de file de ses avocats, l’ancien procureur fédéral Todd Blanche, a cette fois évité les yeux au ciel et les hochements de tètes de dénégation furieuse. Par instants, tête baissée, bouche ramollie, yeux fermés, il semblait somnoler. L’ancien président a pourtant esquissé un sourire visible et narquois en entendant le juge promettre son impartialité et son respect de l’équité dans les procédures.
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📷 Jabin Botsford / @apnews
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