El Niño très prochainement de retour ?

 

Bientôt le retour des méga-feux australiens, des inondations monstres en Amérique du Sud ou encore des sécheresses historiques en Asie du Sud-Est ? Les climatologues du monde entier redoutent en 2023 l’arrivée du bouillant El Niño, surnommé «l’enfant terrible du Pacifique». Ce phénomène climatique naturel, lié à un réchauffement de l’océan Pacifique équatorial se produisant en moyenne tous les trois à sept ans et durant entre neuf et douze mois, se traduit le plus souvent par une hausse des températures mondiales. Il s’apprête à prendre le relais de La Niña (refroidissement des eaux de surface du Pacifique équatorial), qui a pris fin en février et aura duré trois ans. Malgré cet épisode qui freine temporairement l’augmentation de la température mondiale, 2022 s’était classée au premier rang des années les plus chaudes à l’échelle mondiale.

Avec le retour d’El Niño, 2023 et 2024 pourraient être encore plus éprouvantes. Ce mercredi 3 mai, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui dépend de l’ONU, a tiré la sonnette d’alarme estimant à 80 % la probabilité que «l’enfant terrible du Pacifique» se manifeste d’ici à la fin septembre.

Des records de température au niveau mondial sont à prévoir, surtout en 2024, où le phénomène devrait connaître sa pleine puissance. La surchauffe dans la région Indo-Pacifique pourrait faire grimper temporairement le thermomètre planétaire de maximum 0,3°C supplémentaire. Sans oublier la tendance de fond, le dérèglement climatique induit par les activités humaines, qui a déjà réchauffé la planète de +1,2°C depuis l’ère préindustrielle. Résultat : avec les +0,3°C d’El Niño, la barre symbolique des +1,5°C pourrait bien être atteinte, ponctuellement. De quoi préfigurer le monde qui nous attend aux alentours de 2030, date à laquelle la moyenne mondiale devrait cette fois durablement franchir les +1,5 °C mentionnés par l’accord de Paris.

👉 L'intégralité de l'article de Julie Renson Miquel et Margaux Lacroux est à lire dans l'appli Libé

📷 A Renaico, au Chili, en février, à proximité de gigantesques feux de forêt. 

@matiasdelacroix / @apnews