La région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, couvre un territoire grand comme la France, à la frontière du Tchad et de la Centrafrique. Même si l’ensemble de sa population est musulmane, des conflits sur la terre y opposent, du fait d’une démographie galopante, des groupes d’origines diverses. Face à l’émergence d’une guérilla locale, en 2003, la dictature militaro-islamiste d’Omar Al-Bachir choisit de jouer à fond la carte « arabe » en mobilisant les milices des Janjawids, les « démons à cheval », contre les populations « africaines ».
Cette polarisation permet au régime de Khartoum de transformer sa contre-insurrection en une impitoyable campagne de nettoyage ethnique. Il faut cependant attendre 2009-2010 pour que la Cour pénale internationale (CPI) émette un mandat d’arrêt contre le président Al-Bachir pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », puis pour « génocide ». Le bilan du conflit est alors estimé à plus de trois cent mille morts pour près de trois millions de déplacés.
Le soulèvement populaire qui, en avril 2019, renverse Omar Al-Bachir suscite de vifs espoirs au Darfour. Mais le général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef des Forces armées soudanaises (FAS), qui assume la présidence du conseil de transition, a mené une répression sanglante au Darfour en 2005, tandis que son adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », s’est imposé à la tête des Janjawids, devenus les très redoutées Forces de soutien rapide (FSR).
Photo : Des réfugiés soudanais ayant fui les violences au Darfour, à Goungour, au Tchad, le 8 mai 2023. ZOHRA BENSEMRA / REUTERS
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
lundi 22 mai 2023
La nouvelle tragédie du Darfour
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