jeudi 18 mai 2023

Mort de l'acteur Helmut Berger

 

Helmut Berger, l’acteur fétiche de Visconti devenu une figure décadente de la jet-set romaine, est mort jeudi à l’âge de 78 ans.

«La magnifique et lamentable famille des nerveux est le sel de la terre», la citation de Proust par Saint Laurent dans son mémorable discours d’adieu vient de perdre un de ses représentants les plus fantasques et fascinants. Helmut Berger est mort à 78 ans. C’est d’ailleurs en Saint Laurent qu’il opérait un come-back orchestré par Bertrand Bonello dans son biopic du grand couturier où Berger surgissait soudain tel un fantôme claustré dans le sarcophage de ses névroses, phobies et manies compulsives, incarnant un Saint Laurent gazeux et effondré sous la teinture «à la Johnny», l’acteur étant filmé en train de regarder son image de jeune premier dans les Damnés de Visconti. Vertige du temps perdu et retrouvé.

Dans son autobiographie, Berger faisait le bilan faramineux d’une existence de jet-setteur impénitent, poches percées frayant avec les plus riches, les plus célèbres, sautant de palaces en yachts, croisant les coupes de champagne avec la Callas, Jack Nicholson, Rudolf Noureev, dévalant les pentes suisses avec le milliardaire Gianni Agnelli, les bulles, la poudre («J’essayai la cocaïne pour la première fois en 1971 dans la boîte de nuit Number One à Rome. Plus tard, je me suis acheté une petite paille en or chez Bulgari»). Il était ce garçon-muse que Visconti avait façonné comme une œuvre d’art et dont la réputation de gigolo de l’esthète devait durablement poursuivre comme s’il s’agissait d’une relation guidée par le seul intérêt, quand lui bien des années après racontait encore la douleur de la disparition de celui qui avait été son amant et plus précieux ami, disparu en 1976 : «Qu’est-ce que j’avais à faire ici sur Terre sans lui ? Je vécus les années qui suivirent sa mort comme une cloche sans air. Sans Luchino, je n’étais que la moitié de moi-même… Toutes ses raisons expliquent aussi ma tentative de suicide et les pensées noires qui s’emparaient régulièrement de moi» racontait-il dans une interview.

👉 L'intégralité de l'article de Didier Péron est à lire dans l'appli Libé

📷 @bridgemanimages

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