lundi 29 mai 2023

Recep Tayyip Erdogan réélu

 

Après avoir défié toutes les prédictions sur sa possible fin de règne, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a été réélu dimanche 28 mai pour un troisième mandat de cinq ans, au cours duquel il devrait jouir de pouvoirs pratiquement illimités. A 69 ans, il reste, de très loin, l’homme politique le plus populaire du pays depuis Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne, qu’il a dépassé en termes de prérogatives et de longévité à la tête de l’Etat. Adulée par ses partisans qui le voient comme un père, honni par ses détracteurs qui s’insurgent de le voir cultiver une stature de sultan, la personnalité dominante de la scène politique turque ne laisse personne indifférent.

Reconduit au second tour de la présidentielle avec 52 % des voix, il a jusqu’en 2028 pour redessiner le pays à sa guise, édifier la deuxième république, qu’il imagine plus religieuse, plus autocratique, davantage tournée vers le Golfe, la Russie et la Chine que la première, née il y a cent ans sur les décombres de l’empire ottoman.

Après vingt ans d’exercice du pouvoir, rien ne semble pouvoir entamer son charisme, ni son autoritarisme forcené (200 000 enquêtes judiciaires sont ouvertes pour insulte au président) ni l’inflation (44 % en moyenne annuelle) qui touche de plein fouet la population, à peine remise du séisme dévastateur du 6 février, lequel a été aggravé par la réaction jugée trop lente du gouvernement qu’il dirige. Paradoxalement, les masses conservatrices et pieuses de Turquie – « mon peuple » comme il dit –, ne lui en ont pas tenu rigueur.

Photo : Recep Tayyip Erdogan salue ses partisans au palais présidentiel, à Ankara, le 28 mai 2023. Ali Unal / AP

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