dimanche 21 mai 2023

Sandra Hüller

 

Une absence remarquable de tout ce qui pourrait être superflu. 
Généreuse dans sa disponibilité, Sandra Hüller sourit peu et ne fait pas de charme, écoute attentivement et répond avec précision, très simplement, presque sans adjectifs, hésite à peine, ne se répète pas. 
Une idée, quelques phrases articulées avec douceur, point, ses yeux dans les vôtres, question suivante. 
Parfois, «c’est trop intime» ou «je ne souhaite pas répondre», limites fixées clairement mais sans aucune animosité. 
Si l’entretien est une danse, Sandra Hüller maîtrise sa sarabande. L’actrice originaire d’Allemagne de l’Est, où elle est née de parents pédagogues onze ans avant la chute du mur, avait profondément marqué les esprits en femme d’affaires au bord de la crise de nerfs dans Toni Erdmann de Maren Ade. Depuis le succès de cette comédie gaga nommée pour une palanquée de prix prestigieux en 2016, Sandra Hüller n’avait pas remis les pieds sur la Croisette. 
La revoilà avec fracas, en compétition officielle dans deux rôles diamétralement opposés chez Justine Triet (Anatomie d’une chute) et Jonathan Glazer (The Zone of Interest).

Chez le cinéaste britannique, elle est Hedwig Höss, l’épouse glaciale de l’officier SS Rudolf Höss qui commanda pendant près de quatre ans le camp d’Auschwitz-Birkenau. En tant qu’actrice allemande remarquée hors de son pays, ce n’est pas la première fois qu’on lui propose un rôle de nazie mais elle avait toujours décliné. 
«Je ne voyais pas la moindre raison de me mettre dans la peau de ces gens. Ça ne m’intéressait pas.» Ce qui l’intéresse, c’est avant tout que ce soit un projet de Glazer, chez qui elle sent quelque chose «qu’il ne pouvait même pas encore expliquer à ce moment-là», à savoir que ce ne sera pas «un énième film de nazis mais un film sur un contraste. 
Son approche m’a convaincue. 
C’est un point de vue que je n’avais encore jamais vu jusque-là»

Le portrait complet de Sandra Hüller par @miraclecacao est à lire dans l'app Libération et dans le cahier Cannes que vous trouverez lundi avec votre édition de Libé

📸 @martincolombet



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