La gare du Nord est la plus fréquentée d’Europe, la troisième au niveau mondial. 2 500 trains partent ou arrivent chaque jour pour desservir quatre pays limitrophes, les régions du nord de la France et la banlieue nord de Paris. Épicentre des sites olympiques en juillet 2024, la préfecture de police prévoit de « pacifier et apaiser ». Une saturation policière qui va de pair avec le mobilier anti-SDF que la SCNF assume de déployer. Malgré cela, l’énorme hub ferroviaire devrait rester le symbole d’une forme d’archipelisation du pays. Ici, toutes les composantes d’une société divisée coexistent. La coupure entre les mondes est non seulement visible mais organisée. À gauche, le côté pierre, chef-d’œuvre d’architecture industrielle édifié en 1865, accueille les grandes lignes, Eurostar, Thalys et TGV Inouï. Tous les taxis y sont stationnés. C’est ici qu’on propose, selon la terminologie en vigueur à la SNCF, une « expérience voyageur » à une clientèle qui court le monde en business class. La France qui fait la queue, elle, est cantonnée côté verrière.
Une immense halle construite en 2001, le long d’un passage qui abrite des urinoirs publics à ciel ouvert. 70% des voyageurs passent de ce côté de la gare. La halle est destinée à gérer le « mass transit », comme dit la SNCF, sur cinq niveaux dont trois en sous-sols. À l’aube, la gare du Nord a des airs de Metropolis, avec sa ville haute réservée à l’élite, et sa ville basse où la foule des anonymes est en transit pour aller travailler.
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✏️ Stéphanie Marteau
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