Etre désigné comme prétendant de la gauche à l’élection présidentielle quatre ans avant l’échéance ne comporte pas que des avantages. François Ruffin en fait l’expérience. Dans les matinales, on lui pose des questions auxquelles il n’a pas la réponse, qui commencent par « Si vous étiez au pouvoir ». Comme le 13 avril sur Franceinfo. « Est-ce que vous accepteriez de rencontrer les représentants de Taïwan ? », lui demande-t-on. « Aujourd’hui, je l’ignore. » Ultra-consensuel à gauche ces derniers mois – sauf dans son propre parti –, le député La France insoumise (LFI) de la Somme a l’art de choisir ses combats. Et de sécher, parfois, les votes polémiques à l’Assemblée nationale.
Cet art de l’esquive est de plus en plus délicat depuis qu’il est en première ligne. Si l’ancien journaliste est exposé, c’est parce qu’il l’a voulu, mais aussi parce que, depuis janvier, Jean-Luc Mélenchon le désigne comme candidat potentiel pour l’élection présidentielle de 2027, et s’arroge le monopole de déclarer qu’il est « prêt » pour cette échéance. Il lui interdit aussi de trop dépasser les frontières de LFI : « François Ruffin est un des nôtres, anticapitaliste et pro-Nupes et son programme partagé », clame-t-il sur son blog, alors que M. Ruffin a professé son souhait de réhabiliter la social-démocratie, dans un entretien à L’Obs, en novembre 2022.
Photo : @leacrespiphoto #pourlemonde
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