C’est presque avec appétit que, dès le début de la rencontre, Elina Löwensohn s’écrie avec de grands yeux de tarsier : «Mais vous êtes très jeune !» Et en un éclair c’est Nadja qu’on croit apercevoir, l’inquiétante vampire qu’elle incarnait en 1994 dans le film du même nom de Michael Almereyda.
Dès les premières minutes, elle y croque le cou d’un soupirant. La bouche est barbouillée de sang, le regard sans âge. Elina Löwensohn nous ressert gentiment du thé vert. Pas de danger. Bel et bien humaine, elle a 56 ans, un sourire large et chaleureux, d’élégantes aspérités dans la mélodie de son français, éternels résidus d’une enfance passée en Roumanie, avant l’exil, à 14 ans, aux Etats-Unis. Cette mélodie qui lui est propre, elle la prête au personnage de Rainer qui, d’une certaine façon, tient par son omniprésence les rênes du nouveau film de Bertrand Mandico, Conann.
Rainer est un chien. «Mais ce n’est pas tout à fait un chien, c’est un chien-être», précise l’actrice, «comme une sorte de petit démon». Tout le long, elle porte un masque en latex qu’il a fallu apprendre à habiter, puisqu’il dissimule son visage jusqu’à la lèvre supérieure, ne laissant visible que la mâchoire. «Je ne voulais pas faire le guignol, je ne pouvais pas faire un “vrai” chien, ça aurait été ridicule. C’est le masque qui m’a aidée à trouver le corps du personnage, sa démarche, le masque mais aussi le blouson – hommage à Fassbinder – et les bottes.»
La rencontre complète, par @miraclecacao, est à retrouver dans le cahier Cannes du week-end et sur le site de Libération
📸 @martincolombet
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