jeudi 18 mai 2023

Le procès de Tarik Ramadan

 

Il est toujours nécessaire de rappeler, dans une enceinte pénale, que le « tribunal médiatique » et celui des réseaux sociaux ne sont pas le tribunal judiciaire. Que les premiers bafouent souvent les principes cardinaux qui fondent le second. Que le risque existe, et doit être combattu, de voir le second se plier, par conformisme ou par crainte de déplaire, aux injonctions des premiers.

En se levant, mercredi 17 mai, pour plaider l’acquittement de Tariq Ramadan devant le tribunal correctionnel de Genève, qui le juge pour « viol » et « contrainte sexuelle », Me Yaël Hayat a eu raison de souligner tout cela. Tout comme elle a eu raison de mettre en garde les juges contre la « sacralisation de la parole des victimes ». Mais sa plaidoirie tempétueuse, évoquant les mânes de Voltaire et de Victor Hugo, semblait avoir été écrite pour un autre procès que celui auquel on a assisté. Comme une bande-son décalée des images.

A l’ouverture des débats, deux jours plus tôt, la défense du prévenu avait mené l’offensive contre le versement, dans le dossier d’accusation, d’extraits de procès-verbaux issus des procédures pour viols instruites en France contre lui. Me Yaël Hayat et Me Guerric Canonica en demandaient le retrait, au motif que ces pièces « tronquées, choisies » – il s’agit principalement des dépositions de deux plaignantes françaises – étaient « exclusivement à charge » et portaient atteinte au principe du procès équitable. Leur demande avait été rejetée par le tribunal.

Photo : Tariq Ramadan et ses avocats, Nabila Asmane et Guerric Canonica, arrivent au palais de justice de Genève (Suisse), le 16 mai 2023. FABRICE COFFRINI / AFP

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