« C’est un jeune brillant… Il répond à tout, on sent l’homme politique qui vient faire son job et se bat pied à pied. » Cette description de Gabriel Attal n’est pas soufflée par un zélé macroniste mais par la députée et porte-parole du Rassemblement national (RN) Alexandra Masson, il y a un an, lorsque le trentenaire occupait encore le poste de ministre du budget.
Nombreux sont ceux qui, à l’extrême droite, estiment le nouveau premier ministre, décrit comme l’antithèse de sa prédécesseure Elisabeth Borne. A l’inverse de l’ancienne locataire de Matignon, ils ne le trouvent ni antipathique, ni sectaire, ni même arrogant. Ils l’ont même pris en pitié lorsque, avant les vacances de fin d’année, le trentenaire montrait des signes de fatigue sur les bancs de l’Assemblée : « Miskine [le pauvre, en argot] Attal » était devenu son surnom sur les bancs lepénistes.
Au sein du parti, la trajectoire météorique de l’ancien socialiste est parfois comparée à celle du président du mouvement, Jordan Bardella, tout comme sa capacité à s’approprier les éléments de langage et à débiter des punchlines qui raviront les militants sur les réseaux sociaux. « Ce sont tous deux des jeunes travailleurs et de talent, très précautionneux, dit d’eux Sébastien Chenu, un proche de Marine Le Pen. Gabriel Attal a toutes les qualités pour faire plaisir à la Macronie, notamment parce qu’il n’a pas de convictions. » De son perchoir de vice-président de l’Assemblée, il rythme les séances les plus laborieuses d’échanges au ton grivois avec le ministre, dans la confidentialité de petits mots transmis par les huissiers. Jean-Philippe Tanguy, autre cadre du groupe parlementaire lepéniste, n’est pas en reste dans ces échanges fort peu politiques.
Photo : Gabriel Attal, félicité par ses proches, après la passation des pouvoirs à Matignon, à Paris, le 9 janvier 2023.
@cyrilbitton / Divergence #pourlemonde
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