Jane Goodall est de passage dans la capitale pour quelques jours, et comme à son habitude depuis plus de trente ans, son agenda est plein à craquer. «C’est un cauchemar», admet-elle du bout des lèvres. Enfoncée dans son siège, la célèbre primatologue (89 ans au compteur) paraît bien frêle, fine doudoune sur les épaules et châle à carreaux sur les genoux, ses cheveux blancs rabattus en une éternelle queue-de-cheval. L’image de la vieille dame s’arrête là. L’esprit est vif, le ton mordant. «Les jeunes ont l’impression que leur avenir a été compromis, et c’est vrai. Nous leur avons volé pendant des années et nous continuons à le faire.»
Jane Goodall court le monde pour raconter la biodiversité qui s’effondre, les forêts qui disparaissent et le climat bouleversé. Toute la tapisserie de la vie qui s’effiloche. Messagère de la paix pour les Nations unies, nommée pour le Nobel de la paix en 2019 et conférencière chevronnée, on l’interroge sur cette nouvelle génération de militants, celle de ceux qui s’assoient sur les routes, jettent de la peinture sur les vitres des toiles de maître et haranguent les dirigeants. Elle comprend leur colère, jure-t-elle, pas leur «agressivité». «La seule façon de changer les gens, c’est d’atteindre leur cœur», dit-elle. «Plus vous êtes en colère, moins ils écouteront.» Elle, elle préfère raconter des histoires sur «comment l’environnement était autrefois, à quel point la nature est belle». Elle mise gros sur l’espoir. Pas celui, un peu naïf, qui vous garde au chaud, les bras ballants au fond du canapé. Plutôt celui qui pousse à l’action et déplace les montagnes. «Si les gens perdent espoir, nous serons totalement condamnés. Parce que si vous perdez espoir, la colère ou la déprime vous envahit. Ou vous vous désintéressez. Dans tous les cas, la situation ne fait qu’empirer.»
C’est cet espoir qu’elle essaime à travers son programme d’éducation environnementale Roots and Shoots, démarré en 1991 en Tanzanie et désormais ancré dans 70 pays, où des jeunes de tous âges apprennent «la compassion, le respect et la persévérance».
👉 L'intégralité du portrait par Eléonore Disdero est à lire dans l'appli Libé
📷 @lucileboiron / Modds
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
dimanche 7 janvier 2024
Jane Goodall sur la planète des singes
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