jeudi 18 janvier 2024

L'urgence humanitaire face au langage militaire

 

Après plus de cent jours de guerre à Gaza, de pilonnage sans répit de l’enclave palestinienne et de combats acharnés entre Tsahal et les hommes du Hamas, la phase «intensive» du conflit touche au but. Dixit Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, dans une conférence de presse lundi 15 janvier dans la soirée. «Nous avons clairement dit que l’étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois», a-t-il déclaré, avant de préciser que les objectifs que s’était fixés Tsahal étaient presque atteints dans le Nord dévasté, et qu’ils ne tarderont pas à l’être dans le Sud où sont réfugiés – ou plutôt entassés – la majeure partie des plus de 2 millions de Gazaouis. L’armée israélienne a même annoncé le retrait d’une des quatre divisions engagées dans l’enclave depuis le début des opérations terrestres le 27 octobre.
Il ne faut pas pour autant voir dans ces propos le bout du tunnel : le gouvernement israélien continue d’affirmer que la guerre sera longue. Pour s’assurer qu’elle continue, il vient d’ailleurs d’approuver une rallonge de 15 milliards de dollars sur son budget pour l’année 2024.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, continue de plaider pour un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», alors que le ministère de la Santé à Gaza fait état de plus de 24 000 morts, soit 1 % de la population. «Rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien», a-t-il répété alors que 1,9 million d’habitants ont déjà été déplacés selon l’ONU. L’Unicef, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé ont mis en garde contre un «risque de famine» et d’«épidémies de maladies mortelles».
«Pour l’instant, il fait très froid, ce qui est par ailleurs un problème, et le temps est sec. Mais cela va changer, prévient William Schomburg. Les températures vont remonter ainsi que l’humidité, ce qui est un facteur de propagation des épidémies. Nous avons déjà constaté une augmentation des cas de diarrhées. Le risque de voir des cas de choléra augmente.»

👉 L'article de Luc Mathieu et Benjamin Delille est à lire dans l'appli Libé


📷 Yasser Qudih / Anadolu. @afpphoto

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