lundi 15 janvier 2024

La découverte d'un vaste réseau de cités-jardins vieux de 2500 ans

 

Fin 1541, l’Espagnol Francisco de Orellana, accompagné de quelques dizaines d’hommes, commence, sur les contreforts orientaux des Andes équatoriennes, un hallucinant voyage fluvial qui va lui faire traverser d’ouest en est tout le continent sud-américain, jusqu’à déboucher sur l’océan Atlantique via l’Amazone. C’est le dominicain Gaspar de Carvajal qui tient la chronique de ce dangereux périple d’une dizaine de mois, au cours duquel il perdra un œil, touché par la flèche d’un autochtone lors d’une embuscade.
Dans ce récit intitulé Descubrimiento del rio de las Amazonas (soit, en français, « découverte du fleuve des Amazones »), Carvajal dépeint des rives densément peuplées et une sorte d’agglomération urbaine : « Aucun village n’était distant de l’autre de plus d’un tir d’arbalète (…), et il y avait un village qui s’étendait sur cinq lieues sans interruption d’une maison à une autre, ce qui était une chose merveilleuse à voir. »
A l’époque, on prend cette description pour une affabulation. Pourtant, une étude internationale, publiée jeudi 11 janvier, dans la revue Science, met en évidence un réseau de cités-jardins, le long de la rivière Upano, en Equateur, remontant à 500 avant notre ère. Soit le plus ancien et le plus grand réseau urbain de l’Amazonie. Comme le prétendaient Carvajal et Orellana, tout oxymorique qu’elle puisse paraître, la ville amazonienne préhispanique est bien une réalité.

Aquarelle reconstitutant le site de Sangay, dans la vallée d’Upano en Équateur. 

Stephen Rostain

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