Rien que sur le mollet gauche, elle en compte cinq. Et sur le reste du corps, les piqûres sont « incalculables », remarque Florencia Gimenez, 50 ans, depuis un parc de Buenos Aires. Cette mère au foyer sait que venir chercher un peu de brise estivale sous les belombras se fait au risque de multiples attaques de moustiques, alors elle sort désormais avec un spray répulsif de poche dont elle s’asperge régulièrement. « Mais ils me mangent quand même, ça me gratte de partout. En plus, ces moustiques traversent la couche des vêtements ! », s’exclame la quinquagénaire.
Depuis la fin du mois de décembre 2023, Buenos Aires, son agglomération mais aussi le centre du pays notent une prolifération d’Aedes albifasciatus. « Jusqu’à quand doit durer l’invasion ? », « Pourquoi certaines personnes sont-elles piquées et pas d’autres ? », « Quels sont les meilleurs répulsifs faits maison ? ». En plein été austral, la presse argentine couvre abondamment cette inhabituelle offensive entomique.
Si Florencia Gimenez sent le dard des culicidés à travers le tissu de son short, ce n’est pas une vue de l’esprit : cette espèce rurale est entraînée pour piquer la peau épaisse du bétail. Elle s’apparente à « un fléau, justement à cause de son comportement, invasif, agressif envers les personnes », remarque Victoria Micieli, scientifique et chercheuse au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet, public), dans une note publiée par l’institution.
Photo : Un spécimen d’« Aedes albifasciatus » vu en Argentine, en avril 2021.
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