La scène se déroule le 25 décembre dans la grande cour d’une école de l’UNRWA (l’agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens) à Rafah, dans le sud de Gaza.
Rare moment de grâce et de joie au milieu d’une guerre dévastatrice pour les enfants de Gaza qui vivent un calvaire depuis près de trois mois. 9 000 d’entre eux ont été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, soit près de la moitié du bilan total des victimes. Une proportion logique puisqu’un habitant sur deux de l’enclave palestinienne, où le taux de fécondité est d’environ quatre enfants par femme, est mineur. Les images des petits corps, sortis des décombres tuméfiés et ensanglantés, amenés aux hôpitaux en péril, ou encore d’enfants souffrant de la faim et des maladies qui se propagent, s’imposent forcément au quotidien. Mais quand ils ne meurent pas, ne pleurent pas, ne sont pas terrorisés ou affamés, les enfants de Gaza, eux aussi, veulent jouer et rire, comme tous les autres enfants ailleurs dans le monde.
Même au milieu des ruines de leurs villes ou de leurs maisons, même dans les camps surpeuplés où ils sont déplacés, les enfants de Gaza s’amusent. Et tous les moyens sont bons. Les parois d’un cratère provoqué par une frappe de l’aviation israélienne servent de toboggan sur lequel les plus grands glissent debout et les plus petits assis. Des matchs de foot sont organisés par les garçons qui jouent pieds nus ou en claquettes sur le sable dans les quartiers dévastés. Et s’il y a moins d’espace, ils disputent des parties de billes.
Bien plus rares que les images d’horreur qu’ils publient sur leurs comptes, des reporters ou activistes de Gaza se plaisent parfois à documenter les «joies» du déplacement et des conditions de vie difficiles pour les enfants.
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📷 Saleh Salem / @Reuters
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