dimanche 30 avril 2023

Robert Badinter

 


A 95 ans, Robert Badinter s’est lancé dans un dernier combat : traduire Poutine devant un tribunal international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Un enfant de la guerre et du droit, le meilleur représentant français de ce que l’Europe des Lumières a produit de plus universel, l’abolitionniste de la peine de mort, l’artisan de la dépénalisation de l’homosexualité, le défenseur inlassable de l’Etat de droit, Robert Badinter, au soir de sa vie (il a 95 ans), veut que Vladimir Poutine soit jugé par un tribunal international. «Pour satisfaire à cette exigence de justice, écrivent Robert Badinter et ses deux coauteurs, il faut que la défaite de la Russie soit acquise en Ukraine, que le dictateur soir renversé et que de nombreux dirigeants russes le remettent à la Cour pénale internationale ou à une juridiction internationale ad hoc, comme Milosevic après sa chute».

Vœu pieux ? Illusoire ? Si l’on observe attentivement l’évolution du monde, la justice internationale, à l’heure du retour des nationalismes et des potentats, non reconnue par les grandes puissances américaine, chinoise, russe, n’a pas beaucoup d’avenir. Qu’à cela ne tienne, l’ancien Garde des Sceaux de François Mitterrand, avec Bruno Cotte ancien président de la chambre de première instance à la Cour pénale internationale et Alain Pellet, ancien président de la commission du droit international des Nations unies, dressent, dans leur livre Vladimir Poutine, l’accusation (Fayard), un réquisitoire implacable et juridiquement charpenté contre le président russe et ses plus proches collaborateurs. Le livre, rassurez vous, est plus accessible que le document judiciaire qu’il pourrait être.

Ce billet de Thomas Legrand est à lire en intégralité dans l'appli Libération

📷 @robertofrankenberg

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