C’est ce qu’ont fait des membres du Mlac, tout juste formé, il y a 50 ans, le 8 avril 1973. Ce qu’ils veulent donner à voir ce jour-là est un procédé par aspiration à l’aide de canules souples, baptisé «méthode Karman».
L’idée est simple : obliger le législateur à regarder la réalité de l’époque en face. Celle d’une France où l’avortement est illégal mais où il s’en pratique plusieurs milliers chaque année, au prix d’amendes potentielles, de peines de prison voire de la vie des intéressées, dans le cas des avortements clandestins à haut risque sanitaire. Or depuis plusieurs mois déjà, de nombreux praticiens français se sont formés à cette méthode révolutionnaire et sûre, et ce savoir s’est peu à peu répandu au sein de la société civile. Comme une vague, il se transmet petit à petit dans toute la France où les Mlac essaiment, d’Aix-en-Provence à Lille en passant par Lyon, Paris, ou encore Rouen et Toulouse. «Au total, on a compté entre 100 et 120 groupes de Mlac», pose Lucile Ruault, sociologue, autrice d’une thèse sur le sujet.
Au Mlac, on pratique l’avortement selon la méthode Karman et on le revendique : on tient des permanences dans des lieux publics pour informer les femmes des solutions existantes, et pour celles dont la gestation est trop avancée, on organise des voyages jusqu’à la Hollande ou l’Angleterre où des tarifs et circuits ont été négociés dans des cliniques privées. Le tout en allant jusqu’à déployer des banderoles sur des bus garés devant les grands magasins parisiens. «La Hollande, pour nous, ce n’est pas du tourisme, c’est un avortement.»
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Photo : L'arrivée d'un bus du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception en provenance de Hollande, à Paris, le 22 mars 1974
📷 Caroline Lespinasse / Fotolib
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