Le 31 mars 1984, sous la plume de Rémy Kolpa Kopoul, l’escale de Goldman dans un @olympiahall bourré à craquer est raillée sans détour. Il y est question de «gentillesse qui confine à la mièvrerie» et on suggère un jeu de mots sur le dernier mot du titre de la chanson phare du chanteur «Quand la musique est bonne»… Après quelques mois de ce traitement, le chanteur compile donc tous les articles acides (de l’Evénement du jeudi à l’Express, du Parisien à Rock & Folk) et s’offre une page de pub pour les reproduire autour de ces mots manuscrits, adressés à son public : «Merci d’avoir jugé par vous-même.»
Pas de quoi solder la guéguerre entre le chanteur et le service Culture du journal. Les pages Société tenteront de réduire la fracture en publiant, en mai 1986 une grande enquête sur la «Goldmania», voyage au cœur d’un phénomène musical adolescent que les journalistes de la génération 1968 ont bien du mal à comprendre. Car ce «gentil chanteur qui fait un malheur» est l’idole de leurs enfants, et soutient des causes (Restos du cœur, SOS Racisme, Ethiopie) proches du journal. Trop gentil, sans doute, et trop fade pour un service Culture qui se complaît parfois dans sa caricature de contempteur du succès. Renaud en fera également les frais au travers du fameux «Séchan séché», une descente en flammes aussi jouissive dans sa forme que cruelle sur le fond, publiée le 1er mars 1986.
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📷 Marie France Laval / @ina.fr @afpphoto
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