Sa pudeur, cela dit, n’est pas telle qu’il ait cédé au conseil qu’un acteur – il ne dira pas qui – lui a donné : celui de s’inventer une légende. On le rencontre dans un hôtel un peu chic du centre de Paris, où l’un de ses amis travaille (Khammes précise en riant que l’endroit n’est pas non plus son QG, qu’il n’a pas «la grosse vie de bourge»), à l’occasion de la diffusion sur Canal+ de la série B.R.I. Il y tient le rôle principal, celui de Saïd, nouveau chef de groupe d’une unité d’élite d’enquête et d’intervention, qui va s’imposer face à son équipe et éviter, au passage, que Paris ne s’embrase dans une guerre entre voyous – la routine, quoi. Le personnage est concentré, cérébral, comme scindé entre élan – celui d’aller vers les autres, d’appartenir au groupe – et nécessité – celle de garder la tête froide pour diriger. «C’est un taiseux qui parle énormément», dit Sofian de Saïd, et on se demande si la formule ne s’appliquerait pas aussi un peu à lui.
«Sofian est très crédible dans sa fragilité, ses malaises, dit le réalisateur de B.R.I, Jérémie Guez. On n’a jamais eu besoin de faire une transformation physique [il a tout de même pris quelques kilos de muscle pour le rôle, ndlr] ou de grossir le trait. Il a toujours le souci qu’on y croit, que ça marche, c’est quelqu’un d’assez perfectionniste et anxieux.» «Dans le jeu, il est précis, exigeant, intuitif et très à l’écoute, abonde son ami Tewfik Jallab, vu notamment dans Engrenages. On vient du même sillage théâtral, le conservatoire nous relie, c’est notre langage commun. Il a un amour du plateau, du texte, des mots, des auteurs et des metteurs en scène, c’est sur scène qu’il s’est senti le plus libre.»
👉 Le portrait complet, signé Kim Hullot-Guiot, est à retrouver dans Libération ce lundi
📸 @iorgis_matyassy
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