«Cette scène-là était attendue, et même annoncée !», tente de minimiser après coup un conseiller d’Emmanuel Macron. La «scène», c’est le concert de huées, parfois d’insultes, à l’arrivée du Président à Sélestat (Bas-Rhin) ce mercredi après-midi, pour sa première sortie sur le terrain depuis la promulgation de la réforme des retraites. «Vous allez bientôt tomber, vous allez voir», lui promet un homme aux cheveux blancs, alors que les «Macron, démission» et les «On est là !», retentissent à quelques encablures de l’hôtel de ville. «Vous voyez les gens ?», lui demande une représentante syndicale de 34 ans en désignant d’un geste la foule de manifestants. «Ce n’est pas la première fois que j’entends des gens qui râlent après moi», rétorque le chef de l’Etat, sans pouvoir s’empêcher d’ajouter : «J’ai eu bien pire.»
Comme si ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Se faire houspiller, prendre de plein fouet la colère, et espérer que les Français acceptent vite de passer à autre chose. A Sélestat, Macron encaisse sans rien lâcher sur le fond. «Ça ne fait jamais plaisir de dire qu’on doit travailler davantage», répète-t-il. Quelques minutes avant de quitter la ville sous une nouvelle salve de hurlements, il la joue «même pas mal» devant la presse : «Cette colère s’exprime. Je n’attendais pas autre chose. Néanmoins elle ne m’empêchera pas de me déplacer partout à travers le pays parce que nous devons continuer d’agir et d’avancer.» Tout plutôt qu’admettre que son impopularité limite sa liberté de mouvement, au Parlement ou dans la rue.
L'article complet de Jean-Baptiste Daoulas est disponible dans l'appli Libération
📷 Ludovic Marin / AFP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage