Ce qu’il y a de troublant chez Marlène Schiappa, c’est l’approximation de sa communication. Sa dernière performance est d’avoir fait la une du magazine @playboyfrance, performance doublée de douze pages d’interview et de photos où elle pose telle une égérie républicaine. Marlène Schiappa serait-elle notre nouvelle Marianne ? Ce qui serait croquignolesque compte tenu de sa délicate situation dans l’affaire du Fonds Marianne. On pourrait d’ailleurs imaginer que toute cette agitation playboyesque est un écran de fumée. Ecran de fumée vite dissipé. La polémique autour du Fonds Marianne n’est pas près d’être étouffée. Et il y a quelque chose d’effrayant dans cet article.
On est loin des grands entretiens avec Roberto Bolaño ou Norman Mailer qui ont fait les belles heures du magazine. Marlène Schiappa, qui avait fait écrire par l’un de ses conseillers dans un but promotionnel sa propre notice Wikipédia, n’a semble-t-il pas jugé bon de relire, ni de faire relire l’entretien publié dans le magazine. On se croirait au comptoir du Balto. Et elle a l’air instrumentalisée par un journaliste qui lui fait enfiler des poncifs comme des perles (on y apprend que New York est la ville qui ne dort jamais et que si elle a envie «de sourire à un homme, [elle] sourira à un homme», et elle ajoute : «Je trouve ça assez plaisant finalement que ce soit de manière amicale ou amoureuse d’essayer de comprendre les autres.») Il ne s’agit pas ici d’ajouter un jugement aux jugements. Mais l’interview est embarrassante parce qu’on a l’impression qu’elle s’est fait piéger. Et on ressent cette honte particulière : la honte pour l’autre. Comme quand on voit quelqu’un tomber dans les écueils qu’il aurait pu éviter, cette honte qui est un mélange de gêne et de dépit pour avoir été témoin du débordement indécent et /ou éthylique d’un ami. Notre propre dignité est brutalement mise à mal.
👉 L'intégralité du texte de Véronique Ovaldé est à retrouver dans notre numéro spécial Libé des écrivains, en kiosque aujourd'hui
📷 @corentinfohlen / @divergenceimages
On est loin des grands entretiens avec Roberto Bolaño ou Norman Mailer qui ont fait les belles heures du magazine. Marlène Schiappa, qui avait fait écrire par l’un de ses conseillers dans un but promotionnel sa propre notice Wikipédia, n’a semble-t-il pas jugé bon de relire, ni de faire relire l’entretien publié dans le magazine. On se croirait au comptoir du Balto. Et elle a l’air instrumentalisée par un journaliste qui lui fait enfiler des poncifs comme des perles (on y apprend que New York est la ville qui ne dort jamais et que si elle a envie «de sourire à un homme, [elle] sourira à un homme», et elle ajoute : «Je trouve ça assez plaisant finalement que ce soit de manière amicale ou amoureuse d’essayer de comprendre les autres.») Il ne s’agit pas ici d’ajouter un jugement aux jugements. Mais l’interview est embarrassante parce qu’on a l’impression qu’elle s’est fait piéger. Et on ressent cette honte particulière : la honte pour l’autre. Comme quand on voit quelqu’un tomber dans les écueils qu’il aurait pu éviter, cette honte qui est un mélange de gêne et de dépit pour avoir été témoin du débordement indécent et /ou éthylique d’un ami. Notre propre dignité est brutalement mise à mal.
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