vendredi 31 mai 2024

Libération du week-end

 

Voici la une de Libération ce week-end.

"Cette image ce n'est pas Rafah"

 

Pour Laurence Allard, maîtresse de conférences en sciences de la communication et chercheuse à l’université Sorbonne-Nouvelle et membre de l’Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel, le partage de cette image interroge par sa non-représentation du conflit.
Cette image a envahi les réseaux sociaux depuis quelques jours. Pourquoi celle-ci, plutôt qu’une autre ?
Cette image a été partagée 47 millions de fois en soutien aux Palestiniens, mais en y réfléchissant elle est assez choquante. Si elle fonctionne aussi bien c’est parce que c’est une image lisse, léchée, avec un visuel doux de camp de vacances. Elle représente tout l’inverse de l’état de Rafah.
L’intelligence artificielle qui a construit cette image a vu le sang et les victimes, et a reconstruit le camp, nettoyé. Ça ressemble à une hallucination visuelle : « Tous les regards sont lancés vers Rafah », mais elle n’a été prise par aucun regard. Il y a une injonction paradoxale : on veut solidariser avec une image où il n’y a rien. L’image est aussi très lisse et peut passer toutes les censures algorithmiques. Les internautes expriment alors un soutien avec une image qui ne représente rien, mais c’est aussi peut-être parce qu’elle ne montre rien qu’elle est autant partagée.
Cette image représente le « clictivisme », c’est-à-dire qu’on partage une information en un clic avec un vague commentaire, mais on est au degré zéro de l’engagement. On partage un slogan, et un visuel sans forcément y réfléchir, en s’y livrant très peu. C’est un engagement minimal dans lequel on se performe comme une personne qui ressent de la compassion, a minima.

Photo : Capture d’écran de l’image « All Eyes on Rafah » qui circule sur les réseaux sociaux.

Rachida Dati tape sur l'audiovisuel public et critique "un vieillissement du public"

 

Pourquoi le gouvernement veut-il fusionner les médias audiovisuels publics ? Pour Rachida Dati, la réponse est claire. Parce que leur public est trop vieux. Et aussi qu’ils «ne s’adressent qu’à une catégorie, pour ne pas dire à un club». Et que les jeunes ne regardent plus la télé. Et qu’ont disparu le «patrimoine culturel commun» de l’ORTF et ses grandes émissions populaires. Une série d’arguments cités vendredi par la ministre de la Culture, à l’issue du Conseil des ministres, pour justifier son projet de loi sur la fusion de l’audiovisuel public.
Son apparition surprise devant la presse visait surtout à répondre aux adversaires de la réforme, qui viennent de lancer une pétition signée par 50 personnalités des syndicalistes Sophie Binet et Laurent Berger ou encore le réalisateur François Ozon et le chanteur Julien Clerc, qui réunissait vendredi midi plus de 11 000 signatures. La ministre a contre-attaqué : «J’ai vu quelques signataires, ils défendent leur émission, leur intérêt particulier», alors que «les 16 000 salariés défendent l’intérêt général». Des salariés qu’elle dit rencontrer tous les jours, mais qui sont pourtant vent debout contre son projet, d’où leurs deux jours de grève la semaine dernière.

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✍️ Laurence Benhamou

Au Nouveau-Mexique les irradiés d'Oppenheimer attendent réparation

 

Le film « Oppenheimer », de Christopher Nolan, a remis sur le devant de la scène l’histoire du projet Manhattan. Le 16 juillet 1945, l’essai de la première bombe atomique, mise au point par Robert Oppenheimer, se déroule dans une région du Nouveau-Mexique dépeinte par les autorités comme isolée et inhabitée. La réalité est tout autre. Des milliers de personnes, majoritairement hispaniques et amérindiennes, ont été affectées par les cendres et les particules radioactives. De génération en génération, la litanie des cancers rythme le quotidien des populations installées aux alentours. Soixante-dix-neuf ans plus tard, ceux qu’on nomme les « downwinders » n’ont toujours pas été reconnus comme victimes ni éligibles à une compensation financière. Mais cela pourrait être sur le point de changer. Le 7 juin, la loi sur l’indemnisation de l’exposition aux radiations, adoptée en 1990, pourrait être reconduite et surtout étendue, pour la première fois, aux downwinders du Nouveau-Mexique, mais aussi de l’Idaho, du Montana, du Colorado, de l’île de Guam et inclure également de nouvelles zones du Nevada, de l’Utah et de l’Arizona. Des régions qui avaient été mystérieusement exclues de la première version de la loi. 

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📷 Keystone-France/Gamma-Rapho
✏️ Solenn Cordroc’h

Trump condamné pour quelles conséquences politiques ?

 

Ils sont douze, sept hommes et cinq femmes, ingénieure, juristes, professeure d’anglais, banquier, physiothérapeute ou retraité adepte de la pêche et du yoga. Douze anonymes résidents de l’île de Manhattan, qui ne se connaissaient pas encore il y a six semaines, mais sont parvenus à s’entendre, au terme de douze heures à peine de délibérations, pour rendre à l’unanimité ce verdict inédit en presque deux siècles et demi d’histoire américaine : la première condamnation pénale d’un (ancien) président des Etats-Unis. Tenu depuis mi-avril d’être le spectateur mutique de son procès déjà historique à New York, dans le cadre de l’affaire dite «Stormy Daniels», Donald Trump a vu ces douze concitoyens le reconnaître coupable, jeudi 30 mai, de l’ensemble des 34 chefs d’accusation dont il avait été inculpé un an plus tôt. Trente-quatre, pour autant de falsifications comptables destinées à couvrir un projet criminel formé aux dernières heures de sa campagne victorieuse de 2016.
Le juge pourrait privilégier diverses options autorisant Trump, et avec lui son inamovible orbite d’agents assurant sa protection, à esquiver la case prison : amendes, sursis, conditionnelle, improbables travaux d’intérêt général… La teneur de la peine ne sera pas connue avant une prochaine audience fixée au 11 juillet, à quatre jours de la convention nationale républicaine où Trump doit recevoir l’investiture formelle de son parti. Et cette sanction, quelle qu’elle soit, ne sera pas non plus exécutée avant l’élection présidentielle du 5 novembre, le camp Trump promettant de faire appel à sa condamnation, ce qui en repoussera ainsi les effets les plus concrets au-delà du scrutin, voire d’une éventuelle victoire qui en gèlerait alors l’exécution tant que le condamné occuperait le Bureau ovale.

👉 L'intégralité de l'analyse de @juliengester est à lire dans l'appli Libé, lien en story

📷Seth Wenig / @reuters


Un appel à l'union de la gauche lancé le 9 ou 10 juin

 

A dix jours du vote, toute la gauche pense déjà aux élections municipales et présidentielle. Des personnalités de la société civile prévoient un appel rapide à une candidature commune en 2027, alors que François Ruffin ou Clémentine Autain tentent de se placer.

«Tout va se jouer le dimanche 9 juin à 20 heures», analyse aussi un soutien de François Ruffin. Le député de la Somme continue à se structurer dans la perspective de la présidentielle. Il a levé des fonds, monté une équipe, cherche déjà des signatures et de l’argent. Depuis des semaines, certains de ses proches l’imaginent prendre la parole, micro à la main, depuis Amiens ou Flixecourt, pour acter l’échec de la gauche désunie et faire «renaître un espoir».
«Il prendra des initiatives, prévient-on dans son entourage. Il va se mettre dans la peau de l’électeur de gauche, en disant qu’il faut se battre contre le fatalisme ambiant alors qu’un espoir a été ressuscité par la Nupes, qui aujourd’hui n’a plus d’issue, et qu’il y a un bloc de gauche à 30 %. La victoire est possible, mais il faut avoir envie de gagner, pas d’être le premier opposant.» En avril, les proches du fondateur de Fakir ont commandé un sondage qui le teste dans l’hypothèse d’une candidature unique à gauche. Selon l’étude, il atteindrait le second tour et ferait jeu égal avec Marine Le Pen, à 50 %, contre 35 % pour Jean-Luc Mélenchon, testé dans le même scénario.

➡️ L'article complet de Charlotte Belaïch est à lire sur le site et l'appli de Libération, mais aussi dans l'édition papier de vendredi.

📸 Denis Allard

jeudi 30 mai 2024

Les bleus à Clairefontaine

 

Après la liste des 25 Bleus, le début du rassemblement représente la deuxième étape de la conquête pour l'équipe de France, dont 20 joueurs ont attaqué mercredi la préparation de l'Euro-2024 à Clairefontaine, sous la pluie, mais baignée d'ambition.
Rassemblement! Il ne manque que les Madrilènes du Real et deux Milanistes, "qui nous rejoindront lundi soir", précise le sélectionneur Didier Deschamps.
Eduardo Camavinga et Ferland Mendy préparent la finale de la Ligue des champions contre le Borussia Dortmund, qu'Aurélien Tchouameni ne pourra pas jouer (il soigne son pied gauche), mais qu'il vivra avec ses coéquipiers.
Théo Hernandez et Olivier Giroud sont partis aux antipodes pour jouer un amical AC Milan-AS Roma à Perth (Australie) qui ne convient guère à Didier Deschamps, mais auquel échappe le gardien Mike Maignan, qui soigne une petite blessure à un doigt.
Sinon ils sont tous là, du capitaine Kylian Mbappé, arrivé le dernier sous une pluie persistante, au latéral droit Jonathan Clauss, qui va disputer sa première grande compétition internationale, débarqué le premier.
Les photographes et caméramans guettaient la tenue du "sapeur" Jules Koundé. Santiags, jean pattes d'eph, cravate orange et blouson de cuir: éclatante, comme le sourire de N'Golo Kanté.
"Normal, naturel, souriant. Il connaît le château", a dit Deschamps de la surprise de sa liste, qui n'a plus joué en équipe de France depuis deux ans.
Le champion du monde 2018 "n'est pas dépaysé", a souri Deschamps. "Ce n'est pas la même situation que Bradley Barcola qui vient pour la première fois. Lui aussi il a un beau sourire. Comme tous les joueurs qui sont arrivés ce midi".
La première journée du stage a été calme. La sortie à vélo dans la forêt de Clairefontaine a été annulée en raison de la météo. "Il y aura double séance demain (jeudi)", a prévenu Deschamps. "Jusqu'à dimanche, un travail d'oxygénation pour la quasi-totalité", a détaillé le coach. "Ce n'est pas aujourd'hui qu'il faut se mettre en mode compétition, ce n'est pas encore le temps" 

#AFP
📷 franck_fife

Le « mur » nazi qui n'a pas réussi à empêcher le jour J

 

Pour le 80e anniversaire du débarquement du jour J, l'AFP a parcouru les côtes du nord de la Norvège au sud de la France pour découvrir ce qui est devenu des défenses du mur de l'Atlantique construites par les Allemands visant à tenir les Alliés à distance. Plus de 20 millions de mètres cubes de béton et 1,2 million de tonnes d'acier ont été consacrés à la construction de milliers de fortifications liées par des fils barbelés le long des côtes de l'Atlantique et de la mer du Nord, de la France, en passant par la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark à la Norvège. Plus de 300 000 travailleurs de toutes nationalités travaillaient uniquement pour la partie française, certains d'entre eux sont des prisonniers de presse, mais aussi des gens endurci désespérés de travail ou des ouvriers allemands d'usine. Le Mur s'est révélé lamentablement inadéquat face à l'organisation du débarquement du 6 juin 1944. Ce soir-là, 156 000 soldats alliés ont percé un trou dans les défenses de 80 000 soldats allemands. Les États-Unis ont subi de lourdes pertes, en particulier sur la plage d'Omaha, où leurs soldats se sont retrouvés piégés sur l'étroite plage sous de hautes falaises de sable et de pierre. Malgré les défis, les Britanniques, les Français, les Américains et les Canadiens ont pris quelques jours pour établir une tête de pont en Normandie, qu'ils avaient utilisée pour débarquer 800 000 soldats et plus de 100 000 véhicules à la fin du mois de juin.

Au moins 16 palestiniens tués par une nouvelle frappe Israélienne

 

Les nouvelles frappes israéliennes sur Rafah ont tué au moins 16 Palestiniens, ont déclaré les premiers intervenants mardi, alors que les habitants ont signalé une escalade des combats dans le sud de la ville de Gaza autrefois considérée comme le dernier refuge du territoire.
Les dernières frappes ont eu lieu dans la même zone où Israël a visé ce qu'il disait être un complexe du Hamas dimanche soir. Cette frappe a allumé un feu dans un camp de Palestiniens déplacés et a tué au moins 45 personnes, selon les responsables de la santé locaux, suscitant l'indignation mondiale.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que c'était le résultat d'un « tragique accident. » Une première enquête israélienne a révélé que l'incendie avait été causé par une deuxième explosion.
Une incursion israélienne lancée début mai a fait fuir près d'un million de Rafah, dont la plupart avaient déjà été déplacés dans la guerre entre Israël et le Hamas.

Pour en savoir plus, consultez le lien dans notre bio. #APNews 

La une de Libération du vendredi 31 mai 2024

 
«Maternité : les avocates omises d'office» Voici la une de Libération ce vendredi.

Pomémique autour de "Sniffy" la poudre blanche énergisante

 

« Tout ce qui peut détruire les jeunes et les Français en général pose problème et doit être interdit. » Lundi 26 mai, sur BFM-TV, la ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, s’est alarmée de la vente de « Sniffy », une substance énergisante qui se présente sous la forme de poudre blanche à inhaler par les narines. Cette inquiétude est partagée par la Confédération des buralistes, qui s’est positionnée « contre ce produit », et par plusieurs addictologues, qui souhaitent que les pouvoirs publics interdisent la vente de ce produit aux allures de cocaïne.
La marque Sniffy a été déposée à la mi-2023. Selon le site officiel du fabricant, une entreprise marseillaise, cette « poudre à sniffer » énergisante procure « un regain d’énergie instantané » pendant une durée de « vingt à trente minutes ». Elle se décline en saveurs sucrées comme le fruit de la passion, le bonbon fraise et la menthe fraîche, et semble viser un public jeune : « Sniffy vous accompagnera dans de nombreuses situations : lors de vos exercices physiques, de vos études, examens, mais encore la nuit. »
Les composants du produit – la L-arginine, la caféine, la créatine, la L-citrulline, la taurine, la bêta-alanine et la maltodextrine – rappellent ceux des boissons énergisantes. L’ensemble de ces stimulants a pour but affiché de revigorer les personnes ressentant une fatigue passagère.

Photo : Castello-Ferbos / Godong / Photononstop

Le portrait de Nicky Doll

 

La maîtresse de cérémonie de «Drag Race France», dont la saison 3 commence le 31 mai, fait primer bienveillance et tolérance sur l’esprit de compétition

Sous la perruque et les rires, le drag est un espace d’expression cathartique. Nicky Doll ne fait pas exception. Comme ses camarades de scène, son personnage de super héroïne en talons aiguilles canalise frustrations et traumatismes, ses «petits démons». Elle n’en fait pas un fonds de commerce, pas versée dans le pathos. Balaye les brimades subies ado pour ses traits fins, ses manières efféminées. «Je savais que je n’étais ni trans, ni non binaire, mais je n’arrivais pas à m’identifier aux codes. En sortir m’a permis de m’affirmer en tant qu’homme.» Le divertissement de France Télés a aussi cette mission, d’utilité publique : l’émission laisse entrevoir sans voyeurisme les parcours de vie cabossés des participantes et sensibilise à la réalité des discriminations. Nicky Doll est une oreille attentive pour les candidates. Son psy lui dit que si elle n’avait pas été drag, elle aurait fait «une super thérapeute». «C’est quelqu’un sur qui tu peux compter, jamais dans le jugement, et qui a les épaules solides», confirme Daphné Bürki.

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✍️ Juliette Deborde
📸 Emma Burlet

mercredi 29 mai 2024

Situation dramatique en Papouasie-Nouvelle-Guinée après un glissement de terrain d'une ampleur inédite

 

Pour l’instant, seuls « cinq corps et une jambe » ont été retrouvés sous le gigantesque glissement de terrain qui a englouti un village du nord-ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le matin du vendredi 24 mai. Mais le gouvernement de cet Etat insulaire de l’Océanie a annoncé, lundi 27 mai, que plus de 2 000 personnes pourraient avoir été enterrées vivantes. La veille, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une branche de l’ONU, avait avancé un bilan probable à 670 victimes. Surpris dans leur sommeil à 3 heures du matin, la plupart des habitants du village de Yambali, dans la province d’Enga, n’ont pas eu le temps de fuir.
Samedi, les autorités locales faisaient état de seulement sept blessés, dont un enfant, pris en charge par les services de secours. Environ 150 maisons et deux dispensaires ont été ensevelis. Six autres villages ont été touchés. Les fortes pluies des dernières semaines sont la cause probable de la catastrophe. Le gouvernement a fait appel à l’aide internationale. L’ancien colon australien, l’un des voisins les plus proches de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a annoncé préparer l’envoi d’aide humanitaire.
Dimanche, les secours cherchaient à évacuer 1 250 survivants vers des zones plus sûres, car des pans de collines continuent de s’effondrer. Les glissements de terrain ont en effet tendance à se propager : une fois une zone déstabilisée, les terrains voisins peuvent, eux aussi, être entraînés. « Nous avons averti les populations locales, qui recherchent leurs proches, d’être très prudentes », témoigne, depuis la capitale Port Moresby, Maki Igarashi, la responsable de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Photo : Andrew Ruing/Handout via REUTERS

Le rêve olympique des athlètes Palestiniens

 

Ce 7 avril sur l’île de Phuket, en Thaïlande, l’haltérophile Mohammed Hamada, 22 ans, cou épais et solides épaules, concourt dans la catégorie des moins de 96 kilos, pour décrocher une place aux Jeux olympiques de Paris. Il termine bon dernier. Prudent, il a préféré lever « léger », bien en deçà de ses records – 168 kilos à l’arraché, 200 à l’épaulé-jeté. Pas besoin de s’épuiser, ses chances de qualification face aux cadors étant quasi nulles. Mais l’essentiel était ailleurs. Car l’exploit, pour Mohammed Hamada, consistait d’abord à être là. Alors, avant ses épreuves, il a levé l’index vers le ciel. Puis, après chaque barre soulevée, il a fièrement montré du doigt le petit drapeau de la Palestine floqué sur sa combinaison rouge et noire. Une manière de rappeler que, quelques semaines avant la Thaïlande, lui ne s’entraînait pas comme ses adversaires. Il tentait juste de survivre, dans le chaos de Gaza. Lui comme d’autres sportifs palestiniens, cavaliers, avironnistes ou nageurs, rêvent de concourir aux JO sous leurs couleurs, notamment en étant invités grâce au « places d’universalité ». Une participation qui, au-delà des médailles, aurait surtout le goût d’une victoire politique. Le rêve olympique des athlètes palestiniens, un article à retrouver en cliquant sur le lien linkin.bio de notre profil.

📷 Valentin Cebron #PourMLeMagazineDuMonde
✏️ Yann Bouchez et Valentin Cebron

9,7 millions d'habitants d'Ile-de-France exposé à une pollution sonore et atmosphérique excessive

 

Près de 9,7 millions de Franciliens, soit 80 % de la population d’Ile-de-France, seraient exposés simultanément à des niveaux de pollution atmosphérique et sonore qui « excèdent fortement » les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), alertent Airparif et Bruitparif, les deux organismes chargés de la surveillance de la qualité de l’air et du bruit dans un rapport inédit publié mardi 28 mai.
C’est la première fois que les deux observatoires réalisent une cartographie croisée des pollutions de l’air et sonores au sein de la région la plus peuplée de France. La métropole du Grand Paris concentre 86 % des personnes en situation d’exposition dite « très dégradée » du fait du bruit lié aux transports (grands axes routiers, aéroports, voies ferrées), de la pollution de l’air ou des deux.
Cette cartographie révèle que 487 communes (38 % des communes d’Ile-de-France) sont particulièrement exposées à ces deux pollutions : plus de la moitié de leur population est exposée simultanément à une qualité de l’air jugée « dégradée » et à des niveaux de bruit considérés comme « importants ». Une grande partie de ces collectivités sont situées dans ce qu’on appelle le cœur dense de l’agglomération parisienne : Paris et les villes de la petite couronne ; et pour ces dernières, particulièrement celles qui sont situées à proximité des aéroports Charles-de-Gaulle et Orly.

Photo : Dans le quartier d’affaires de La Défense, à l’ouest de Paris, le 16 octobre 2020. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Comment le changement climatique augmente la fréquence et l'intensité des turbulences en avion

 

Une expérience terrifiante et mortelle. Le 21 mai, un Britannique de 73 ans a perdu la vie et une centaine de personnes ont été blessées lors d’un vol de la compagnie Singapore Airlines reliant Londres à Singapour. En cause : des turbulences majeures, qui ont fait plonger l’appareil de 1 800 mètres en quelques minutes, poussant le Boeing 777 à atterrir en urgence à Bangkok. Dimanche, douze personnes ont également été légèrement blessées dans un avion qui reliait Doha à Dublin, en raison de turbulences au-dessus de la Turquie. Les deux événements, pour lesquels des enquêtes sont en cours, ont relancé les interrogations autour de l’impact du changement climatique dans ces phénomènes météorologiques instables.
Les turbulences sont des mouvements de l’air, brusques et irréguliers, qui se produisent le plus souvent dans trois situations : au cours d’orages et de tempêtes ; au-dessus des montagnes ; dans un ciel sans nuages, ce que l’on appelle « en air clair ». Les deux premiers types sont facilement détectés par les pilotes, à l’œil nu et grâce aux radars. A l’inverse, les dernières sont considérées comme les plus dangereuses, car elles s’avèrent invisibles et surviennent donc de manière inattendue.
Ces turbulences en air clair sont entraînées par des phénomènes de cisaillement vertical du vent, lorsque deux masses d’air se superposent et se déplacent avec des vitesses ou dans des directions différentes. « Un avion porté vers le haut sur une distance peut ainsi ne plus être soutenu un peu plus loin, et donc tomber de quelques dizaines de mètres », explique Nicolas Bellouin, modélisateur climatique à l’université de Reading (Royaume-Uni) et chercheur à la chaire aviation et climat de Sorbonne Université. Les cisaillements se produisent le plus souvent à proximité des courants-jets (jet-streams en anglais), de puissants courants d’air qui se déplacent autour du globe à une altitude de 8 kilomètres à 12 kilomètres, là où volent les avions.

Photo : ViralPress / REUTERS

La une de Libération du jeudi 30 mai 2024

 
Européennes : les écolos prennent l'eau
▪️ Plainte pour viol d'Isild Le Besco contre Benoît Jacquot

La une de @liberationfr ce jeudi

Macron prêt à autoriser Kiev à frapper les sites militaires russes avec des missiles français

 

Emmanuel Macron et Olaf Scholz s’affichent toujours très soucieux d’éviter l’escalade avec la Russie, mais tous deux ont franchi, mardi 28 mai, un nouveau cap dans leur soutien militaire à l’Ukraine. A l’occasion d’un conseil des ministres franco-allemand, le chef de l’Etat français a pour la première fois accepté d’autoriser Kiev à frapper des cibles militaires sur le territoire russe, avec des missiles français, tandis que le chancelier allemand faisait une ouverture plus prudente, mais nouvelle, sur la question.
« On doit permettre [aux Ukrainiens] de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles, les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée », a dit Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse au château de Meseberg, près de Berlin, au dernier jour de sa visite d’Etat en Allemagne. « Mais on ne doit pas permettre de toucher d’autres cibles en Russie, et évidemment des capacités civiles », a-t-il précisé. « Ce qui a changé, c’est que la Russie a un peu adapté ses pratiques », a justifié le président français, constatant, carte à l’appui, qu’elle bombarde la ville de Kharkiv et ses environs depuis son sol et non plus depuis les territoires occupés : « Si on dit [aux Ukrainiens] “vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où sont tirés les missiles”, en fait, on leur dit “on vous livre des armes, mais vous ne pouvez pas vous défendre”. »
L’Allemagne refuse toujours de livrer ses missiles de longue portée Taurus à Kiev, mais Olaf Scholz a ouvert la porte à ce que les chars transférés par Berlin sur le front ciblent le territoire russe. « L’Ukraine a toutes les possibilités de le faire, en vertu du droit international, a-t-il déclaré. Il faut le dire clairement, elle est attaquée et peut se défendre. »

Photo : Emmanuel Macron et Olaf Scholz s’adressent aux journalistes lors d’une conférence de presse au château de Meseberg (Allemagne), le 28 mai 2024.
Liesa Johannssen / REUTERS

Le sénat pose des interdictions à la prise en charge médicale des mineurs transgenres

 

Un texte « équilibré » destiné à protéger ou, au contraire, « une loi mettant en danger » les enfants transgenres ? C’est sur cette ligne de crête que se sont ouverts, mardi 28 mai dans la soirée, au Sénat, les débats autour d’une proposition de loi, portée par la sénatrice Les Républicains du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio, sur la prise en charge médicale des mineurs transgenres. Les sénateurs ont adopté le texte en première lecture (180 voix pour, 136 contre), grâce à l’alliance du centre et de la droite, majoritaire au Sénat, et contre l’avis du gouvernement. La gauche a voté à l’unanimité contre.
Invoquant la prudence, le texte prévoit un encadrement extrêmement strict de la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs transgenres par des équipes pluridisciplinaires spécialisées – il en existe dix-huit en France –, ainsi que l’interdiction des traitements hormonaux, qui permettent de développer des caractéristiques physiques secondaires (pilosité, voix grave, développement ou non-développement des seins) en harmonie avec l’identité de genre.
Quelle sera la suite du chemin parlementaire de cette proposition de loi ? Sera-t-elle mise à l’agenda de l’Assemblée nationale, puis votée ? Si une telle loi était définitivement adoptée, « on serait le premier pays à interdire la transition médicale des mineurs en Europe », souligne Claire Vandendriessche, coordinatrice associative de la plate-forme Trajectoires jeunes trans, rejoignant ainsi un « arc politique qui va de Trump à Poutine ».

Photo : Le Sénat français lors d’une séance, à Paris, en avril 2024. BERTRAND GUAY / AFP

L'impossible liquidation de la villa Goebbels

 

Quand on veut à tout prix se débarrasser d’un bien, le plus simple est encore de le donner. C’est ce que compte faire la municipalité de Berlin avec une immense villa dont elle est propriétaire mais dont elle ne fait aucun usage. Joseph Goebbels, le ministre de la propagande du IIIe Reich l’avait fait bâtir en 1939. Avec sa propre salle de cinéma, ses immenses baies vitrées amovibles électriquement et ses quelque soixante-dix pièces toutes équipées d’un téléphone, l’endroit s’imposa rapidement comme une annexe du ministère de la propagande. La villa servait à son titulaire de lieu de réception et de deuxième bureau. Situé à une petite heure de route de la capitale allemande, sur un terrain boisé de 17 hectares, ce bâtiment de 1 600 mètres carrés est un gouffre financier pour Berlin, qui dépense chaque année plusieurs centaines de milliers d’euros en frais d’entretien et de surveillance. D’où la décision de le céder. « Je propose à quiconque souhaite reprendre le site de le recevoir en cadeau de la part de Berlin », a déclaré l’adjoint aux finances de la ville, Stefan Evers, le 2 mai, devant l’assemblée municipale. Si personne n’est intéressé, « nous n’aurons d’autre choix que de démolir l’édifice », a-t-il ajouté. Oliver Borchert, le maire de Wandlitz, commune sur laquelle se trouve le terrain, dans le Land du Brandebourg, s’est étranglé. « Cette idée est des plus malheureuses. Je n’ai aucune envie que Berlin donne ce bien à quelqu’un qui serait guidé par des arrière-pensées idéologiques », a déclaré l’édile. Retrouvez notre article en cliquant sur le lien linkin.bio de notre profil.

📷 Patrick Pleul/AP/SIPA ; STR/AP/SIPA
✏️ @thomaswieder

Le portrait d'Elsa Marcel

 

A la fois loquace et prudente, la jeune femme est l’avocate de Révolution permanente, mouvement né d’une scission au sein du Nouveau Parti anticapitaliste.
L’avocate ne dissocie pas le choix de sa profession de son militantisme. Le droit s’est imposé à elle «comme un outil militant. Je l’ai étudié à un moment où il se décomposait de plus en plus. Je suis de la génération qui a connu l’interdiction de manifester pour Gaza en 2014, la mort de Rémi Fraisse, l’état d’urgence…». Elle ne porte pas le socialisme dans son cœur. En 2014, elle adhère au NPA. Pour certains, l’instant décisif, le tournant, ce sont les tueries contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, et celles du 13 novembre 2015. Pour Elsa Marcel, c’est la loi travail de 2016, qui secoue «ces années plates de hollandisme». «Avant cela, je ne me trouvais pas intéressante. Je n’avais pas une image valorisante de moi-même. S’affirmer politiquement quand on est une femme, c’est compliqué. Militer, rencontrer des personnes de secteurs sociaux très différents mais avec lesquelles je partage des idées, ça m’a aidée. Je suis porte-parole d’un projet plus grand que moi.»

Lire le portrait de @elsa.marcel1 en entier sur Liberation.fr

✍️ Virginie Bloch-Lainé
📸 Camille McOuat/Libération

Le gouvernement s'attaque encore aux chômeurs

 

Serrer encore un peu plus la vis aux personnes sans emploi n’a rien de courageux. C’est même une solution de facilité, basée sur des arguments malhonnêtes, pour améliorer en vitrine les chiffres du chômage et plaire à l’électeur de droite et d’extrême droite.
Les chômeurs sont une cible facile, ils ne peuvent pas faire grève. Quand un gouvernement a pour projet de leur mener la vie encore plus dure, on assiste rarement à de grandes mobilisations en leur faveur. Alors que le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé ces derniers jours les grandes lignes de la prochaine réforme de l’assurance chômage – la troisième et la plus dure depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 –, on entend bien la gauche en campagne et les principales centrales syndicales crier au scandale.
Mais au fond le pouvoir ne prend pas un grand risque en tapant sur les plus faibles, le tout au nom du dieu plein emploi, qu’il s’agit d’atteindre quel qu’en soit le prix social, et sous la pression des agences de notation, qui apprécient quand la France s’aligne sur les canons libéraux.

👉 Le billet complet de Jonathan Bouchet-Petersen est à lire sur le site et l'appli de Libération

L'actrice Karia Sofia Gascon porte plainte contre Mario Maréchal

 

«Nous devons en finir avec ce genre de propos». Ce mercredi, l’actrice Karla Sofia Gascón a déposé plainte auprès du parquet de Paris pour «outrage sexiste» après un tweet de Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour le parti d’extrême droite Reconquête !, a déclaré son avocat.
Ainsi, elle se joint à celles déposées par six associations de défense des droits des LGBT+ pour «injure transphobe» concernant les mêmes propos.
Après la victoire de l’actrice espagnole au Festival de Cannes le 25 mai, la petite fille de Jean-Marie Le Pen s'était fendue d’un tweet nauséabond sur sa transidentité.

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la France Insoumise organise des "Manifestivals"

 

Dernière ligne droite de campagne pour La France insoumise avant le scrutin du 9 juin. Entre musiques, fête et discours politique, les partisans de Jean-Luc Mélenchon, emmenés par le député Louis Boyard, ont organisé mardi leur nouvelle trouvaille événementielle. Les morceaux s’enchaînent. Queen, Gala, Bande Organisée, Dj Snake, Aya Nakamura… L’élu du Val-de-Marne donne de sa personne.
De temps à autre, certains élus présents prennent la parole entre deux morceaux. Louis Boyard tente, lui, de motiver cette jeune génération dont il fait partie. «Je suis certain que nous sommes la génération qui va faire la révolution», scande-t-il. Il y a même, selon lui «des airs de Mai 68». «Restez optimistes, tenez leur tête, ne laissez rien passer», poursuit-il dans un court discours au ton mélenchonien. «Bonsoir Paris, vous êtes chauds ?» lance quelques heures plus tard Manon Aubry. Sur scène, l’ancienne porte-parole d’Oxfam se dit fière de défendre «la voix de la jeunesse» en portant par exemple l’idée d’une allocation d’autonomie de 1 158 euros par mois pour tous les jeunes de moins de 25 ans. Puis, pour convaincre les fêtards d’aller voter le 9 juin, la candidate leur rappelle que «leurs voix ont autant de poids dans les urnes que celles des racistes ou de Bernard Arnault et Emmanuel Macron». Les insoumis se défendent toutefois de toute récupération politique. «Vous croyez que les jeunes vendent leur voix pour une teuf ?», balaye Louis Boyard.

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Devant le tribunal de New-York De Niro fustige Trump

 

En parallèle du procès de l’ex-président, l’acteur a fait une sortie remarquée devant le tribunal. Une attaque en règle, savamment orchestrée par l’équipe de campagne de Joe Biden à six mois de la présidentielle.
Le propre d’un bon acteur, c’est de savoir saisir son auditoire. Robert De Niro, emblème du cinéma américain, le sait mieux que quiconque. En pleine rue, à New York, il a fustigé Donald Trump tout près du tribunal de Manhattan où se déroulait mardi la plaidoirie de la défense et le réquisitoire de l’accusation dans ce qui constitue le premier procès pénal d’un président américain.
Pour l’acteur, aidé par l’équipe de campagne du président démocrate Joe Biden pour cette déclaration grandiloquente, Donald Trump est un «clown» qui pourrait devenir un «bourreau». «Nous avons oublié les leçons de l’histoire, qui nous montrent que d’autres clowns n’ont pas été pris au sérieux, jusqu’à ce qu’ils deviennent de féroces dictateurs», a dénoncé l’homme de 80 ans, connu pour son opposition au milliardaire. Très engagé en faveur du président sortant – il doit d’ailleurs apparaître prochainement dans une publicité pour la campagne de Joe Biden –, l’acteur n’est pas passé par quatre chemins pour éveiller les consciences des New-Yorkais : «Donald Trump ne veut pas seulement détruire cette ville, mais aussi le pays et, en fin de compte, il pourrait détruire le monde.»

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Libération du mercredi 29 mai 2024

 
État palestinien : quand ?
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📷 Geoffroy Van der Hasselt / @afpphoto

A la marche contre les violences faites aux femmes le procès des viols de Mazan dans tous les esprits

  Une alarme stridente retentit. Résonnant dans le boulevard Magenta, à Paris, ce son assourdissant vient symboliser la fréquence des viols ...