Le cycle menstruel de Jade (le prénom a été modifié) a longtemps été caractérisé par des douleurs persistantes, décrites comme des « coups de couteau incessants ». Celles-ci sont accompagnées de diarrhées, de migraines « très, très fortes », insiste-t-elle, ainsi que de crampes abdominales. Dans ces conditions, se rendre au travail était impossible pour elle : « J’étais incapable de me déplacer, alors, je me mettais en arrêt maladie et je perdais deux jours de salaire. »
Une solution qui a vite montré ses limites, puisque avec la baisse de son pouvoir d’achat, consulter des spécialistes pour comprendre les raisons de ses souffrances et les soulager devenait de moins en moins abordable. Quand elle apprend qu’elle est atteinte d’endométriose, il y a douze ans, elle entame un traitement qui atténue l’intensité de ses douleurs, sans les dissiper. Sur son échelle personnelle, Jade estime que ses douleurs sont passées « d’intenses à gérables » : soit le même lot de souffrance sans les coups de couteau. Mais d’un cycle à l’autre, la situation peut évoluer. Alors, elle s’adapte et, désormais, son employeur aussi.
En septembre 2023, elle a rejoint l’équipe de la commune de Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), qui avait annoncé, le 8 mars de la même année, mettre en place un congé menstruel pour les salariées souffrant de règles incapacitantes. Une mesure qu’elle avait à l’esprit en acceptant ce travail.
Illustration : Léa Girardot
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
jeudi 16 mai 2024
Le congé menstruel fait son chemin chez les employées de la commune de St Ouen
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