«Un aspect intéressant de la carrière de Corman est qu’il est devenu la mascotte (sinon la coqueluche) des critiques tout en ayant certainement réalisé certains des pires films jamais faits», résumait le grand critique américain Roger Ebert en 1967. Roger Corman, surnommé «le pape du cinéma pop», est mort à l’âge de 98 ans et on ne voit pas de successeur évident à l’homme ayant usiné plus 400 productions et 60 réalisations, maître de la série B indépendante (à bébêtes et bécanes). Il sut aussi jeter des ponts avec Hollywood en y lançant d’illustres débutants comme Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Jack Nicholson ou James Cameron.
Né à Detroit en 1926, Roger William Corman se destinait à une carrière d’ingénieur industriel quand il plaqua tout pour rentrer dans l’industrie du cinéma grâce à son frère, agent. S’ensuit la trajectoire classique d’alors : débuts au courrier de la Twentieth Century Fox, puis lecture de scénarios. Mais se sentant déjà corseté par les studios («On m’a dit : “Roger, tu ne donnes que des analyses négatives sur ce qu’on t’envoie.” Je leur ai répondu : “C’est parce que je suis le plus jeune ici et que vous me refilez tous les trucs pourris.”»), il fait un détour par des études littéraires à Oxford et essaie de travailler en indépendant. Pour 12 000 dollars, il produit son premier film Monster From the Ocean Floor (1954), une histoire d’amibe géante terrorisant des plagistes.
La méthode Corman s’enclenche : une enfilade de films de genre (SF, westerns, thrillers, horreur…), aux budgets ultraserrés jusqu’au système D. Il demande qu’on filme sur le vif des ambulances et camions de pompier en action, juste pour pouvoir les incorporer au montage si besoin.
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📷 The Kobal Collection / Aurimages
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
mardi 14 mai 2024
Mort de Roger Corman maitre adulé de la série B
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