vendredi 10 mai 2024

"En France on a un peu honte de dire qu'on aime Taylor Swift"

 

Taylor Swift, qui a mis du temps à conquérir la France, entame ce jeudi les dates françaises de sa tournée pour lesquelles 250.000 places ont été vendues entre Paris et Lyon. «Libé» est allé à la rencontre de ses fans.
Marie, 22 ans, habite à deux pas de La Défense Arena, mais elle n’a malheureusement pas pu avoir de place de concert pour les dates parisiennes. Alors elle s’est rabattue sur Lyon. L’étudiante en droit a réussi à convaincre toute sa fratrie (sa sœur et ses deux grands frères) de l’accompagner. Marie a découvert Taylor Swift, en 2008, grâce à sa grande sœur. «J’ai lancé une newsletter mensuelle que je partage à ma fratrie et à quelques amis. Ça prend la forme d’une double page avec ses dernières actualités, des clips, je décrypte certaines chansons pour que les spectateurs arrivent aux concerts en ayant au moins des bases.» Une initiative qui, ouverte au plus grand nombre, pourrait permettre de fédérer les swifties françaises.
La communauté de fans français peine à transformer leur passion en élan collectif. Les swifties françaises ne pèsent pas sur le débat comme leurs congénères américaines, britanniques ou sud-américaines qui n’hésitent pas à monter au créneau sur les réseaux sociaux pour défendre bec et ongles leur idole.
Consciente de cet écueil, Marie n’y va pas par quatre chemins. «Malgré les succès de Shake It Off, Blank Space ou encore 22, j’estime qu’être swiftie en France, c’est faire partie d’une niche. Dans mon entourage je suis de loin celle qui est la plus fan. Celle qu’on vient voir quand on a envie d’en parler.» A-t-on déjà vu une pop-star planétaire avoir un public niche ?
Isabelle (prénom changé), une Montpelliéraine de 28 ans, a pris ses places pour Lyon. Elle sera accompagnée par son conjoint, que la «zik de Swift laisse indifférent». La jeune femme qui nous a demandé de préserver son anonymat incarne ce paradoxe français. «En France, on a un peu honte de dire qu’on aime Taylor Swift en fait. Et je m’inclus, je gravite dans le milieu rock metal. Si je dis à quelqu’un que j’écoute de la pop considérée comme un peu mielleuse, on va me regarder avec des gros yeux.»


📷 George Walker IV / AP

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