mercredi 27 mars 2024

Les écrans à l'école ou le règne des injonctions contradictoires

 

« Nous déterminerons prochainement le bon usage des écrans, dans les familles comme en classe. » Les propos d’Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, ont surpris le monde éducatif, qui s’interroge sur ce qui peut être décidé. Le chef de l’Etat a ainsi lancé les travaux d’une commission d’experts spécialisée dans la question de l’exposition des enfants et des adolescents aux écrans, qui doit rendre ses conclusions en avril.
Quelques semaines plus tôt, les discours de Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, avaient déjà dérouté. Lors de son passage Rue de Grenelle, il insistait sur la « catastrophe sanitaire » que représente la surexposition des enfants aux écrans, tout en annonçant la généralisation d’un outil d’intelligence artificielle pour aider les élèves de 2de dans leurs apprentissages en mathématiques et en français.
La communauté éducative n’en est pas à sa première injonction contradictoire en la matière. Au sein du ministère, la direction du numérique pour l’éducation a beau avoir formulé une « stratégie » pour les années 2023 à 2027, qui récapitule les enjeux en matière d’équipements comme d’enseignement, les acteurs ont du mal à s’y retrouver.

Photo : Dans une classe du lycée Marcel-Cachin, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 4 septembre 2023. Vincent Isore / IP3

Mitra Hejazipour: "Au fil des années je n'en pouvais plus"

 

Mitra Hejazipour, surdouée des échecs, s’est réfugiée en France après s’être spectaculairement opposée au régime iranien. S’est ensuivie une difficile période d’adaptation, loin des siens. Elle a enfin été naturalisée française et repart à la conquête de sa place au sommet des championnats d’échecs. A partir du 18 avril, elle concourra pour le championnat d’Europe à Rhodes (Grèce).
Je ne serais pas arrivée là si…
… Si je n’avais pas décidé d’enlever mon voile lors du championnat du monde d’échecs de blitz (des parties très rapides) à Moscou, le 25 décembre 2019. Je représentais l’équipe nationale d’Iran. Cet acte, qui a fait le tour du monde sur les réseaux sociaux et dans les médias, a changé ma vie. J’ai été exclue de mon équipe dès le 2 janvier 2020 et j’ai compris que je ne pourrais plus retourner dans mon pays.
C’était pourtant une décision longuement mûrie…
Je réfléchissais depuis des années à faire quelque chose. Depuis l’âge de 9 ans, grâce aux échecs, j’ai beaucoup voyagé à l’étranger et je voyais bien que les choses ne se passaient pas de la même façon que chez nous. Je me suis rendue dans une trentaine de pays, ce n’était pas pour visiter, juste pour jouer. Néanmoins, j’ai pu observer très tôt des différences culturelles et les libertés dont bénéficiaient les autres en regardant comment les femmes s’habillaient, se promenaient dans la rue.

Photo : Mitra Hejazipour, le 20 septembre 2023 à Paris. Alexandre Isard / Pasco&co

Macron et Lula affichent un front commun contre le réchauffement climatique

 

Des projecteurs ont pris le relais du soleil à la nuit tombée. Ni Emmanuel Macron ni Luiz Inacio Lula da Silva, dit « Lula », n’ont lésiné sur la mise en scène, un tantinet lunaire en pleine jungle : le chef de l’Etat, qui venait d’atterrir en provenance de Cayenne, et son hôte brésilien, venu l’accueillir à Belem, capitale de l’Etat du Para, dans le nord du Brésil. Les deux présidents se sont retrouvés, mardi 26 mars, sur l’île de Combu, située face à la ville, en présence du cacique indigène Raoni Metuktire, qui a été fait pour l’occasion chevalier de la Légion d’honneur. « Je considère Lula comme mon frère, Macron comme mon fils », a lancé le nonagénaire. Aux premières heures de cette visite d’Etat au Brésil, les deux dirigeants n’en demandaient pas tant et en ont profité pour afficher, à défaut d’être d’accord sur les guerres en Ukraine et à Gaza, un front commun sur les questions climatiques.
Après un tête-à-tête, le premier du voyage, Emmanuel Macron et Lula ont lancé un appel commun pour faire de la lutte contre le réchauffement de la planète une « priorité stratégique ». Le président français apporte ainsi son soutien à son homologue, dans la perspective de la COP30, que le Brésil compte justement organiser à Belem en 2025. Pour René Poccard, expert du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement en Amazonie, les deux dirigeants « ont un intérêt partagé pour se placer aux avant-postes du combat contre la déforestation et lutter pour les droits des peuples autochtones, afin de protéger l’Amazonie mais aussi envoyer un signal à leur électorat respectif ».

Photo : Luiz Inacio Lula da Silva, et Emmanuel Macron sur l’île de Combu, près de Belem (Brésil). Ueslei Marcelino / REUTERS

La une de Libération du jeudi 28 mars 2024

 
🍽️ «Un milliard de repas gaspillés chaque jour : n'en jetez plus» Voici la une de Libération ce jeudi Lire : journal.liberation.fr

Au moins un milliard de repas gaspillés chaque jour

 

Selon un rapport publié ce mercredi, par le Programme des Nations unies pour l’environnement, en 2022, chaque habitant de la planète a jeté 79 kilos d’aliments. Une gabegie mondiale aux effets catastrophiques pour la sécurité alimentaire, l’environnement et l’économie.
Cette quantité «faramineuse» est en hausse par rapport à la précédente – et première – édition de ce document, publiée en 2021, laquelle estimait le gaspillage alimentaire mondial (toujours au niveau des ménages, des restaurants et commerces) à environ 931 millions de tonnes pour l’année 2019.
Pire, cela ne représente qu’une partie du gaspillage alimentaire total. Car ce volume ahurissant de victuailles mis au rebut plutôt que dans nos estomacs s’ajoute aux 13 % du total de la production alimentaire mondiale perdus en amont de la chaîne d’approvisionnement (après les récoltes et avant l’arrivée dans les commerces), un chiffre fourni par une autre institution onusienne, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Des champs à l’assiette, le monde dilapide donc un tiers de la production alimentaire totale.

✍️ Lire la suite de l'article de Coralie Schaub sur le site de Libération

Les JO ne suscitent de "l'impatience" que chez 37% des français

 

JO Paris 2024 : confirmation que la France n’est pas un grand pays de sport ou qu’elle est plus que jamais médaille d’or du regard critique ? Un peu moins de quatre Français sur dix (37 %) déclarent attendre «avec beaucoup» ou «un peu d’impatience» les Jeux olympiques, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août prochain, selon un sondage Viavoice dévoilé hier à l’occasion des Assises du journalisme de Tours. A l’inverse, 57 % des sondés attendent avec «peu» ou «aucune impatience» la grand-messe du sport, organisée à Paris pour la première fois depuis un siècle. Le rendez-vous fait l’objet d’une certaine contestation, accusé de nourrir le nettoyage social de la capitale, la spéculation immobilière, un tour de vis sécuritaire ou de conduire les réseaux de transport à l’embolie.

➡️ Toutes les infos sur Libération.fr

📸 Michel Euler/AP

mardi 26 mars 2024

Entraînez son cerveau comme si c'était un athlète

 

A l’heure matinale où nous nous parlons, Antonin Villette, 33 ans, a déjà fait fonctionner son cerveau à plein régime. Après s’être levé à 6 h 30, l’entrepreneur a fait quelques étirements, puis cinq minutes d’exercices de respiration pour améliorer sa concentration, avant de se saisir de l’essai Réfléchissez et devenez riche, de Napoleon Hill (J’ai lu, 2011). Un matin sur deux, Antonin se donne vingt-cinq minutes pour dévorer entièrement un essai de développement personnel ou de finance. L’objectif de cette « morning routine » parfaitement rodée ? « Je veux pouvoir utiliser mes capacités cognitives au maximum, avoir un équilibre dans le corps et dans l’esprit », explique le trentenaire, joint au téléphone depuis son appartement de Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais).
Antonin commence à s’intéresser à la lecture rapide en 2022, alors qu’il vient de quitter son poste de commercial : en quête de nouveaux défis, il s’inscrit dans une formation remboursée grâce à son compte personnel de formation (CPF). A son plus grand étonnement, en deux jours, il triple, puis quintuple sa vitesse de lecture, et continue à s’entraîner jusqu’à décrocher un titre de champion de France dans ce domaine en 2023. Au-delà du temps gagné dans ses journées de travail, Antonin associe cette méthode à une véritable discipline de vie, visant à rationaliser sa gestion du temps dans tous les domaines.

Illustration : Alex Jenkins

La parole des jeunes sur la santé mentale se libère

 

Le suicide est-il lâche ou courageux ? Egoïste ou altruiste ? Relève-t-il d’un choix personnel ? Nous ne sommes pas en licence de philosophie, mais en formation Sentinelles étudiantes. Développé par Nightline France et le Groupement d’études et de prévention du suicide, avec le soutien de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, ce nouveau dispositif forme des étudiants à repérer et orienter leurs pairs en détresse. « Ces questions sont là pour vous amener à réfléchir aux idées préconçues qui peuvent empêcher une personne d’appeler à l’aide, ou vous pousser à être dans le jugement. Il faut savoir les mettre de côté pour être dans l’opérationnel », indique Caroline Olivier, chargée d’une séance organisée mi-février dans les locaux de l’université PSL, au cœur de Paris.
La psychologue clinicienne s’adresse à six jeunes – la formation est toujours dispensée en petits groupes – âgés de 20 à 27 ans, inscrits aussi bien en école de mode qu’en licence d’histoire ou en mathématiques. Jérémie Hubert, 27 ans, est étudiant en école de commerce. Ce samedi 9 mars, il raconte avoir été victime de harcèlement trois ans auparavant, puis avoir perdu son père : « Je suis le seul, au sein de la famille et sur trois générations, à avoir fait des études supérieures. Je n’osais donc pas évoquer mon mal-être avec mes proches, car ils m’auraient suggéré d’arrêter les études. Si j’avais été accompagné par des pairs, ça aurait été plus facile. »
Pendant les neuf heures de formation, après un module d’introduction à la santé mentale, les jeunes sont confrontés à des mises en situation et le groupe apprendra à identifier et aborder les personnes en souffrance pour les orienter vers les ressources appropriées. A commencer par le 3114, numéro national de prévention du suicide.

Illustration : Fred Péault

Sur les Champs-Elysées les cinémas luttent pour ne pas être rayés de la carte

 

« Investir sur les Champs, ça fait peur », affirme Louis Merle, codirigeant du réseau de cinémas Multiciné (dont l’Elysées Lincoln). Sur la « plus belle avenue du monde », la fréquentation des salles de cinéma connaît une baisse vertigineuse. Selon les chiffres de l’entreprise Comscore, publiés par le média spécialisé Le Film Français, 4,26 millions de spectateurs avaient assisté en 2001 à une projection sur les Champs-Elysées. Deux décennies plus tard, ce chiffre a nettement faibli : 572 000 se sont rendus dans ses salles en 2023, soit près de huit fois moins.
Et pour cause : neuf cinémas ont fermé depuis les années 1990. Le Gaumont Marignan, l’UGC George-V et le Gaumont Champs-Elysées Ambassade sont les derniers à avoir mis la clé sous la porte. « C’est un cercle vicieux. La fermeture d’une salle est mauvaise nouvelle pour toutes les autres », observe Michel Gomez, délégué de la mission cinéma à la Ville de Paris.
La baisse de la fréquentation s’explique en partie par la fermeture de ces établissements. Mais aussi par la baisse du nombre de spectateurs dans les salles encore en activité. D’après Comscore, le cinéma le Balzac est ainsi passé de 185 000 à 115 000 spectateurs annuels entre 2008 et 2023. L’UGC Normandie, qui cumule le plus d’entrées sur l’avenue, a perdu près de 310 000 visiteurs annuels entre 2012 et 2023, soit une baisse de 34 %. Comment expliquer cette désertion ?

Photo : Le cinéma UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, à Paris, en 2020. Alamy Stock Photo

Les parisiens fuient-ils vraiment Paris ?

 

Paris comptait 2 206 000 habitants en 2015 ; seulement 2 133 111 en 2021. Pour une ville (et sa région) habituée aux records de natalité, cette perte de 73 000 Parisiens en six ans est historique. Le mouvement a débuté en 2010, mais le rythme a doublé au cours de la dernière décennie. Le phénomène a beau être national, les commentaires ont fusé.
« Les Parisiens fuient Paris », « Paris n’attire plus », titraient des articles de presse. Quant aux élus de droite opposés à la maire de Paris, Rachida Dati en tête, ils ont trouvé là un nouvel argument anti-Anne Hidalgo, même si le 7e arrondissement, dont la ministre de la culture est maire depuis 2008, est celui qui, en proportion, se dépeuple le plus.
La chute spectaculaire de la natalité est une première explication de ce retournement de tendance. En 2022, 32 000 enfants naissaient dans la capitale. Ils n’étaient plus que 22 000 en 2023. Le phénomène s’est accéléré depuis l’épidémie de Covid-19 (− 18 % entre 2020 et 2023). « On ne sait pas encore si c’est un report, si ces enfants naîtront plus tard, ou si c’est un choix », détaille Noémie De Andrade, démographe à l’Institut Paris Région.

Photo : LUDOVIC MARIN / AFP

La France face à une menace terroriste en hausse et multiforme

 

L’onde de choc de l’attentat du vendredi 22 mars à Moscou, revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), a été vivement ressentie dans l’Hexagone. Dimanche s’est ainsi tenu à l’Elysée un conseil de défense spécialement consacré à la menace terroriste, dans un contexte tendu par la tenue des Jeux olympiques dans quatre mois et la multiplication des menaces contre des établissements scolaires. Dans la foulée de cette réunion, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé : « Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’Etat islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat. »
L’exécutif est resté sur une tonalité alarmante tout au long de la journée de lundi. Depuis la Guyane, où il est arrivé lundi matin, Emmanuel Macron, a confirmé que, selon les « informations » dont « disposent » les services de renseignement, « c’est une entité de l’Etat islamique qui a fomenté cet attentat et l’a mis à exécution ».
L’EI au Khorassan (EI-K) – actif en Afghanistan, au Pakistan et en Asie centrale –, « qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol », a expliqué le chef de l’Etat, sans dévoiler lesquelles. « Compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution, mais avec des éléments crédibles et solides », il a été « décidé de hausser la posture de Vigipirate ».

Photo : Des soldats français patrouillent près de la tour Eiffel dans le cadre du plan Vigipirate, à Paris, le 25 mars 2024. CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA / MAXPPP

Quand l'extrême droite dicte le programme d'Emmanuel Macron

 

Redoublement, classes de niveaux, uniforme… Les mesures du gouvernement amorcent une réaction pédagogique inspirée des pensées de droite et d’extrême droite, pointe Jean-Paul Delahaye, ancien inspecteur général de l’Education nationale, dans une tribune à «Libération».
Le constat est largement partagé : trop d’élèves, le plus souvent issus des milieux populaires, arrivent en 6e en grande difficulté, et ces difficultés ne sont pas réduites au cours de leur scolarité au collège. Mais en prenant pour seules mesures, le retour du redoublement, la séparation des élèves selon les niveaux et classes sociales dès la 6e, en faisant du brevet des collèges un barrage pour l’entrée en seconde, le gouvernement fait porter la responsabilité de cette situation aux élèves en difficulté eux-mêmes. Cette partie de la jeunesse empêcherait les autres «de s’envoler» comme a pu le dire dans une formule d’une violence inouïe Gabriel Attal. Il suffirait donc de mettre les élèves en difficulté à part, et tout irait mieux.
Si on comprend bien, il faudrait en finir avec l’utopie de la démocratisation scolaire et «l’égalitarisme», le collège devant redevenir une «digue» au sens que cela avait pour les conservateurs du XIXe siècle. C’est pour cela que le brevet des collèges devrait devenir obligatoire pour entrer en seconde. Ces «réactionnaires», il est difficile de les appeler autrement, considèrent que l’objectif du collège unique était mauvais en lui-même, voire démagogique, et donc inapplicable. Pour eux, le projet de la scolarité obligatoire commune à tous n’aura été qu’une parenthèse.

👉 La suite de la tribune est à lire sur le site et l'application de Libération

Claude Alphandéry est mort à l'âge de 101 ans

 

⚫ Résistant, patron social et infatigable porte-voix de l’économie sociale et solidaire, Claude Alphandéry a aussi accompagné «Libération» pendant 25 ans. Il est mort à 101 ans.

Il était sans doute l’un des derniers à pouvoir dire en souriant : «Je suis rentré en politique à l’occasion du Front populaire…» Et Claude Alphandéry de raconter avec malice comment, au printemps 1936, alors qu’il n’a même pas 13 ans, il avait accompagné à travers la Champagne rurale son grand-père, député radical-socialiste de Haute-Marne en quête de réélection sous les couleurs de la coalition menée par Léon Blum : «Les jeunes sont toujours plus à gauche que les vieux, ce n’était pas un révolutionnaire…» se souviendra-t-il plus de quatre-vingts ans plus tard. Mais enfin, l’aïeul était du bon côté de l’histoire et Claude Alphandéry s’est juré en arpentant avec lui les villages de la «Champagne pouilleuse» qu’il consacrerait sa vie à la chose publique, à la réduction des inégalités et à la lutte contre les extrémismes.
En mars 2024, affaibli et hospitalisé, sentant ses forces décliner, il prenait encore la plume dans le Nouvel Obs, pour appeler ses concitoyens à barrer la route à tous les populismes, leur demandant de «prendre l’engagement de tout faire, partout ou vous êtes avec les moyens qui sont les vôtres, pour empêcher une nouvelle nuit noire de l’humanité» : «Mon tout dernier appel, écrivait-il, avec les forces qui me restent, c’est de vous inciter à tout mettre en œuvre pour que ce qui a motivé ma vie, le combat contre le fascisme, contre la barbarie et pour les droits humains, soit à nouveau mobilisé dans une grande alliance humaniste des forces de vie.» Haut fonctionnaire, banquier… les chemins qu’il a empruntés pour faire de la politique ne sont pas forcément les plus évidents mais ils lui ont permis d’être efficace, concret et de porter haut les valeurs d’une économie portant d’autres valeurs que celles de l’argent et du profit, travaillant sans relâche à réduire le fossé entre le capitalisme et l’humain en héraut infatigable de l’économie sociale et solidaire.

✍️ Michel Becquembois
📸 Olivier Roller/Libération

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Bruno Lemaire en pleine crise de dette

 

En poste depuis sept ans, le ministre de l’Economie voit la sortie de «la Voie française» télescopée par la publication d’un déficit public plus élevé qu’annoncé. Une douche froide pour l’ex-LR, chantre de la rigueur budgétaire, qui voit son bilan pilonné par les oppositions. «Libération» l'a rencontré.
Ne l’appelez pas Margaret Le Maire. Trouvaille de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet qui voit en lui la «réincarnation» de l’austéritaire Première ministre britannique des années 80, la comparaison, peu flatteuse, ne lui plaît pas. Sur le fond et la forme. «Je ne me laisserai pas caricaturer en Thatcher, en libéral déjanté, c’est faux», assène le numéro 2 du gouvernement. Et d’argumenter en trois points. Un : «Mme Thatcher n’aimait pas l’Etat. Moi, j’y suis attaché.» Deux : «Je n’ai jamais cru à la brutalité en politique.» Trois : ses annulations de crédits dans les budgets des ministères décidées en février pour dégager fissa 10 milliards d’euros, «c’est un frein d’urgence qu’il fallait activer mais c’est loin d’être une purge».
Depuis plusieurs semaines, Bruno Le Maire prépare pourtant les esprits à la nécessité d’ingurgiter une potion amère pour remédier à la dégradation des finances publiques. Mardi, l’Insee a annoncé que le déficit public, de 5,5 % du PIB en 2023, est bien plus creusé que les 4,9 % prévus, ce qui ajoute plus de 15 milliards d’euros à trouver dans le budget de l’Etat. La droite pilonne «l’homme de la dette», dixit le patron de LR, Eric Ciotti. La gauche l’accuse à la fois de couper dans les dépenses d’avenir (de l’enseignement à l’écologie) et de se cramponner à un dogme macroniste : le refus de toute hausse d’impôts, perspective que Bruno Le Maire écarte à chaque occasion. Un débat sur les finances publiques sera organisé le 29 avril à l’Assemblée nationale. Bon courage à celui qui appelle toutes «les forces politiques» à le rejoindre à Bercy pour «examiner ensemble» les pistes d’économies nécessaires…

✍️ Laure Equy et Anne-Sophie Lechevallier

📸 Florence Brochoire

La une de Libération du mercredi 27 mars 2024

 
🚇 JO et transports : Paris se magne le train. C'est la une de @liberationfr mercredi.
👉 Des ultimes chantiers aux risques de pannes, récit de la course contre la montre des transports franciliens pour gérer l’affluence record attendue pour les Jeux olympiques.


📷 Photomontage Libération – Photos @gettyimages - @afpphoto - @hanslucas.photo - Presse Sports - Andia

La justice britannique demande des garanties quant à l'extradition de Julian Assange

 

Julian Assange toujours en sursis. La justice britannique a retardé ce mardi 26 mars sa décision sur l’extradition du fondateur de WikiLeaks. La Haute Cour du Royaume-Uni a en effet donné trois semaines aux Etats-Unis pour apporter des garanties satisfaisantes quant au sort réservé à l’Australien : que M. Assange puisse s’appuyer sur «le Premier Amendement de la Constitution américaine (qui protège la liberté), qu’il ne lui soit pas porté préjudice pendant son procès (y compris le verdict) en raison de sa nationalité [australienne, ndlr], qu’il lui soit accordé les mêmes protections du Premier Amendement, comme pour tout citoyen américain, et que la peine de mort de lui soit pas appliquée».
La cour poursuit en indiquant que «si après trois semaines, ces garanties ne sont pas fournies, elle autorisera alors la défense de Julian Assange à faire appel et une nouvelle audience aura lieu. En revanche, si les garanties sont fournies, toutes las parties auront une nouvelle opportunité pour s’exprimer. Il y aura une nouvelle audience le 20 mai 2024 pour décider si ces garanties sont satisfaisantes et pour prendre une décision finale» sur l’extradition de Julian Assange. Ce dernier est poursuivi outre-Atlantique pour une fuite massive de documents en vertu d’une loi de 1917 sur l’espionnage.

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Le portrait de Géraldine Nakache fille lumière

 

Solaire et drôle, l’éternelle bonne copine du cinéma français assume désormais de se tourner aussi vers des rôles dramatiques pour embrasser sa part sombre.
Est-ce un torrent ? Une vague qui vous submerge, qu’importe vos tentatives de résistance ? Il faut la voir déployer mimes, grimaces et autres parodies musicales dans la loufoque compétition LOL : qui rit, sort ! pour saisir tout le génie comique, voire clownesque, de Géraldine Nakache. Il faut observer les faciès déformés de ses adversaires luttant pour réprimer tout fou rire – quelque part entre le mérou au bord de l’implosion et le suricate dérangé – pour en saisir la puissance. Même installée dans le salon feutré d’un palace place des Vosges, à Paris, c’est plus fort qu’elle : il faut qu’elle blague. A propos d’elle-même («plus toute fraîche, sans être méga flétrie non plus») ; à propos de l’homme en perruque Louis XVI sur une peinture ornant les lieux («lui, je sais pas qui c’est, mais il a l’air d’avoir fait deux, trois trucs»). Lumineuse, rafraîchissante.
Ces jours-ci dans Paternel, elle campe une mère à bout, prête à tout envoyer bouler, après avoir élevé seule son fils, conçu onze ans plus tôt avec un homme d’Eglise. Lu en plein confinement, en mars 2020, période «sous cloche» vécue difficilement, le scénario lui a aussitôt parlé, à une époque où la charge mentale et le burn-out, «qu’elle a la chance de ne pas connaître», en faisaient suffoquer plus d’une. Nouvelle corde à l’arc dramatique qu’elle a récemment entrepris de développer, après un rôle dans un long métrage sur le déni de grossesse (Toi non plus, tu n’as rien vu, 2022), et le thriller angoissant Vacances, la même année. «Anxieuse de tempérament», elle liste des peurs (de manquer, de voir disparaître ceux qu’elle aime) qu’elle semble exorciser en «remplissant tout de joie, de vie, pour faire face».

👉 La suite du portrait est à lire sur le site et l'application de Libération

✍️ Virginie Ballet

📸 Marguerite Bornhauser/Libération

Des victimes suite à l'éffondrement du «Key bridge» dans le Maryland

 

Dans le Maryland, Etat de l’est du pays, un cargo est rentré en collision avec une pile du pont Francis Scott Key, causant son effondrement. Le bilan humain reste incertain, mais sept personnes et plusieurs véhicules seraient tombés à l’eau. On ignore encore la cause du choc.
C’est un drame aussi impressionnant que rarissime qui s’est produit dans la nuit ce mardi 26 mars à Baltimore, aux Etats-Unis : un pont s’est effondré après qu’un cargo a percuté l’une des piles. Le pont Francis Scott Key, ou «Key bridge» comme il était appelé, faisait 2,57 kilomètres de long au-dessus du fleuve Patapsco, dans le Maryland. «Les secours sont sur place et les efforts sont en cours», affirme le maire de Baltimore Brandon Scott. Selon le New York Times, les garde-côtes ont été prévenus de l’impact à 1h27 du matin (6h27, heure française).
Selon le dernier bilan, au moins vingt personnes - des ouvriers - et plusieurs véhicules seraient tombés dans l’eau, sans qu’on ne sache s’ils sont vivants, a fait savoir le directeur de la communication des pompiers de Baltimore, auprès de la BBC. Le bilan risque encore de s’aggraver. L’eau est à une température de dix degrés. Le directeur de la communication des pompiers a également répondu à l’agence APNews. Selon lui, il y avait probablement un poids lourd sur le pont, et des «éléments de cargaisons pendent du pont», ce qui rend la zone dangereuse. «Notre objectif est de porter secours aux personnes dans l’eau, il s‘agit d’une urgence absolue», dit-il.

👉 L'article complet est à lire sur le site et l'application de Libération

lundi 25 mars 2024

Dani Alves est sorti de prison

 

Après avoir payé une caution d'un million d'euros, Dani Alves, condamné à quatre ans et demi de prison pour viol mais qui a fait appel, a quitté la prison où il était détenu depuis 14 mois, ce lundi près de Barcelone.
L'ex-défenseur du Barça, visage fermé, vêtu d'un jean et d'un manteau noir, n'a pas dit un mot ni jeté un regard vers les journalistes présents. Pas plus que vers les manifestants venus protester devant la prison pour une autre affaire, après la mort par arme blanche d'une femme de 48 ans qui travaillait à l'intérieur. Alves s'est vite engouffré dans une voiture avant de quitter les lieux.
En attendant la date de son procès en appel, il lui est désormais interdit de quitter l'Espagne, ni d'approcher à moins d'un kilomètre du domicile ou du lieu de travail de la victime et d'entrer en contact avec elle. L'ancien membre de la Seleçao devra pointer tous les vendredis au tribunal de Barcelone.

📸 Reuters

Killian Mbappé sifflé mardi au Vélodrome de Marseille ?

 

La star et capitaine de l'équipe de France Kylian Mbappé a déclaré qu'il "comprendrait" si le public du Vélodrome le sifflait lors du match amical contre le Chili, mardi, à cinq jours du clasico de la L1 entre son club, le PSG, et l'OM.
"Peu importe l'accueil qui me sera réservé, je vais donner le meilleur de moi-même. Pour être honnête, je comprendrais si je suis sifflé. Il y a un clasico dimanche, je suis joueur du PSG. Si je suis sifflé, c'est la vie, je ne le prendrais pas personnellement. Mais si je ne suis pas sifflé, je serais agréablement surpris. Comme quoi, dans la vie, on peut avoir de bonnes surprises", a-t-il affirmé en conférence de presse, à la veille de France-Chili #AFP


📸Franck FIFE

L'Asie centrale nouvelle tête de pont de l'organisation Etat islamique

 

Le recours au réseau de messagerie cryptée Telegram par l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), la filiale afghane du groupe djihadiste, pour revendiquer l’attaque perpétrée le 22 mars dans les faubourgs de Moscou, ne constitue pas une surprise pour les services de renseignement occidentaux. Si le président russe, Vladimir Poutine, et ses services de sécurité refusent pour l’instant de mentionner ce communiqué, c’est effectivement par ce canal que le groupe assume ses attaques de plus en plus meurtrières.
L’EI-K incarne la stratégie de régionalisation suivie par l’internationale djihadiste depuis qu’elle a perdu sa base en Irak et en Syrie. Une restructuration facilitée par l’instabilité de la zone instable afghano-pakistanaise.
En juillet 2021, selon un rapport de l’ONU remis au Conseil de sécurité, les effectifs de l’EI en Afghanistan étaient estimés « entre 500 et quelques milliers de combattants ». Sa présence dans la région, sous le nom d’Etat islamique au Khorassan – un terme ancien désignant une région englobant une partie de l’Asie du Sud, l’Iran et l’Asie centrale –, est attestée depuis 2015. Toujours d’après l’ONU, si le retour au pouvoir des talibans afghans, au milieu de l’année 2021, a réduit son champ d’action, en Afghanistan – mais non sa capacité d’action –, l’EI-K aurait, depuis, reconstitué des bases dans les pays d’Asie centrale, de l’autre côté de la frontière.

Photo : Dans un camp d’entraînement de l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), dans l’est de l’Afghanistan, en août 2021. Alamy Stock Photo

La une de Libération du mardi 26 mars 2024

 La une de Libération ce mardi


Le prochain Biopic sur Bob Dylan

 

Timothée Chalamet tourne actuellement à New York le biopic de Bob Dylan. Intitulé A Complete Unknown, il est réalisé par James Mangold, qui avait déjà raconté l'histoire de Johnny Cash dans Walk the Line.
Edward Norton, qui incarne lui le joueur de banjo Pete Seeger, a également été aperçu sur le tournage.


📷 Dylan Travis/ABACA

Jean Dujardin en Zorro

 

Une première image officielle de la série #Zorro, avec Jean Dujardin, a été dévoilée !
Composée de huit épisodes, elle sera à voir en première exclusivité sur Paramount Plus puis sur France Télévisions, courant 2024. Audrey Dana, Salvatore Ficarra, André Dussollier, Eric Elmosnino et Grégory Gadebois complètent le casting.

Gossip sort un nouvel album

 

Douze ans que @gossipmusicofficial, le groupe de la ronde et expansive @bethditto, n’avait pas sorti d’album.
Le trio américain non conformiste, à la pointe d’un combat joyeux pour le droit à toutes les différences, a secoué les dancefloors du monde entier avec son R’n’B explosif et fédérateur, porté par les vocalises soul de la chanteuse sans complexe.
Une voix, née au fin fond de l’Arkansas, qu’elle n’a pas non plus dans sa poche lorsqu’il s’agit de défendre ses valeurs d’ouverture et de tolérance.
Réunie avec son complice de toujours, Nathan Howdeshell, et la batteuse Hannah Blilie, la passionaria gay, éternellement joviale et enthousiaste, livre avec “Real Power”, nouvel album de Gossip produit par l’immense Rick Rubin (Beastie Boys, Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash), un cri de ralliement euphorique pour tous ceux qui savent bien qu’aujourd’hui rien n’est joué, alors que tout pourrait sembler gagné.

Rencontre dans un chic hôtel parisien avec une diva bondissante qui a su garder les pieds sur terre.

✍ Hugo Cassavetti

📸 @patrickswirc pour Télérama

Le conseil de sécurité de l'ONU demande un cessez le feu a Gaza

 

C'est une première. Après des semaines de négociations, la résolution, qui exige également la libération des otages, a été approuvée par 14 des 15 membres. En s’abstenant, les Etats-Unis ont permis l’adoption du texte.
Rarement tendre, et bien souvent à raison, avec le Conseil de sécurité des Nations unies, l’histoire retiendra qu’il lui aura fallu cinq mois, 18 jours et six tentatives pour parvenir à se mettre d’accord sur un texte appelant à l’interruption des violences dans la bande de Gaza, pour raisons humanitaires. Après des semaines de négociations confidentielles et d’invectives publiques, après trois vétos de la part de Washington et deux opposés par Moscou et Pékin, le Conseil a donc, enfin, adopté ce lundi 25 mars une résolution qui «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan», déjà entamé depuis deux semaines.
Succinct, pour ne pas dire lapidaire, le texte de 267 mots, dont certains ont été négociés jusqu’à la dernière minute, a été proposé par les dix pays membres non permanents du Conseil de sécurité. Ceux-là mêmes qui ne disposent pas du droit de veto et assistent souvent, impuissants, aux joutes diplomatiques des «grandes» puissances, en particulier les Etats-Unis, la Russie et la Chine, qui bloquent les textes touchant à leurs intérêts ou leurs alliés (Israël, Syrie, Birmanie, Venezuela…). La France et le Royaume-Uni, les deux autres nations titulaires d’un droit de veto dont elles demandent d’ailleurs la réforme, n’en ont pas fait usage depuis 1989.

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✍️ Frédéric Autran
📸 Mohammed Abed

Manu Payet au théâtre de la Madeleine avec Emmanuel 2

  « Au fond, je suis fait pour raconter des histoires. » Alors il raconte,  @manupayet Avec précision et générosité. Son enfance à La Réunio...