mardi 26 mars 2024

Bruno Lemaire en pleine crise de dette

 

En poste depuis sept ans, le ministre de l’Economie voit la sortie de «la Voie française» télescopée par la publication d’un déficit public plus élevé qu’annoncé. Une douche froide pour l’ex-LR, chantre de la rigueur budgétaire, qui voit son bilan pilonné par les oppositions. «Libération» l'a rencontré.
Ne l’appelez pas Margaret Le Maire. Trouvaille de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet qui voit en lui la «réincarnation» de l’austéritaire Première ministre britannique des années 80, la comparaison, peu flatteuse, ne lui plaît pas. Sur le fond et la forme. «Je ne me laisserai pas caricaturer en Thatcher, en libéral déjanté, c’est faux», assène le numéro 2 du gouvernement. Et d’argumenter en trois points. Un : «Mme Thatcher n’aimait pas l’Etat. Moi, j’y suis attaché.» Deux : «Je n’ai jamais cru à la brutalité en politique.» Trois : ses annulations de crédits dans les budgets des ministères décidées en février pour dégager fissa 10 milliards d’euros, «c’est un frein d’urgence qu’il fallait activer mais c’est loin d’être une purge».
Depuis plusieurs semaines, Bruno Le Maire prépare pourtant les esprits à la nécessité d’ingurgiter une potion amère pour remédier à la dégradation des finances publiques. Mardi, l’Insee a annoncé que le déficit public, de 5,5 % du PIB en 2023, est bien plus creusé que les 4,9 % prévus, ce qui ajoute plus de 15 milliards d’euros à trouver dans le budget de l’Etat. La droite pilonne «l’homme de la dette», dixit le patron de LR, Eric Ciotti. La gauche l’accuse à la fois de couper dans les dépenses d’avenir (de l’enseignement à l’écologie) et de se cramponner à un dogme macroniste : le refus de toute hausse d’impôts, perspective que Bruno Le Maire écarte à chaque occasion. Un débat sur les finances publiques sera organisé le 29 avril à l’Assemblée nationale. Bon courage à celui qui appelle toutes «les forces politiques» à le rejoindre à Bercy pour «examiner ensemble» les pistes d’économies nécessaires…

✍️ Laure Equy et Anne-Sophie Lechevallier

📸 Florence Brochoire

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