mardi 26 mars 2024

Claude Alphandéry est mort à l'âge de 101 ans

 

⚫ Résistant, patron social et infatigable porte-voix de l’économie sociale et solidaire, Claude Alphandéry a aussi accompagné «Libération» pendant 25 ans. Il est mort à 101 ans.

Il était sans doute l’un des derniers à pouvoir dire en souriant : «Je suis rentré en politique à l’occasion du Front populaire…» Et Claude Alphandéry de raconter avec malice comment, au printemps 1936, alors qu’il n’a même pas 13 ans, il avait accompagné à travers la Champagne rurale son grand-père, député radical-socialiste de Haute-Marne en quête de réélection sous les couleurs de la coalition menée par Léon Blum : «Les jeunes sont toujours plus à gauche que les vieux, ce n’était pas un révolutionnaire…» se souviendra-t-il plus de quatre-vingts ans plus tard. Mais enfin, l’aïeul était du bon côté de l’histoire et Claude Alphandéry s’est juré en arpentant avec lui les villages de la «Champagne pouilleuse» qu’il consacrerait sa vie à la chose publique, à la réduction des inégalités et à la lutte contre les extrémismes.
En mars 2024, affaibli et hospitalisé, sentant ses forces décliner, il prenait encore la plume dans le Nouvel Obs, pour appeler ses concitoyens à barrer la route à tous les populismes, leur demandant de «prendre l’engagement de tout faire, partout ou vous êtes avec les moyens qui sont les vôtres, pour empêcher une nouvelle nuit noire de l’humanité» : «Mon tout dernier appel, écrivait-il, avec les forces qui me restent, c’est de vous inciter à tout mettre en œuvre pour que ce qui a motivé ma vie, le combat contre le fascisme, contre la barbarie et pour les droits humains, soit à nouveau mobilisé dans une grande alliance humaniste des forces de vie.» Haut fonctionnaire, banquier… les chemins qu’il a empruntés pour faire de la politique ne sont pas forcément les plus évidents mais ils lui ont permis d’être efficace, concret et de porter haut les valeurs d’une économie portant d’autres valeurs que celles de l’argent et du profit, travaillant sans relâche à réduire le fossé entre le capitalisme et l’humain en héraut infatigable de l’économie sociale et solidaire.

✍️ Michel Becquembois
📸 Olivier Roller/Libération

👉 Lire l'article complet sur le site Liberation.fr

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